Grande lauréate du concours Talents des Cités 2014, Wilna Saint-Cyr, présidente de l’association Les Délices de Wiwi, s’envole une nouvelle fois pour représenter les saveurs guyanaises au Carnaval de Paris. Un projet qui est ressenti comme une victoire personnelle.
« Partie de rien », c’est en 2014 que la vie de Wilna Saint-Cyr, présidente de l’association Les Délices de Wiwi, prend un véritable tournant. Il y a dix ans, la jeune femme participe au concours Talents des Cités, un événement qui récompense chaque année de jeunes entrepreneurs et créateurs installés dans des quartiers populaires. Face à plusieurs concurrents, elle décide de monter un projet en partenariat avec la ville de Paris.
« J’ai écrit à la ville de Paris comme une grande afin d’inciter le maire à découvrir le terroir guyanais lors de la présentation d’un buffet. Conquis par l’idée, la mairie de Paris et les partenaires locaux ont réussi à récolter les fonds nécessaires à ce déplacement », partage Wilna Saint-Cyr.
C’est avec des comtesses, des pains au beurre, du dokounon ou encore des allumettes au fromage que la lauréate du prix de la gastronomie de la Foire de Paris 2015 a su gagner le cœur du jury. Un engouement qui dure depuis près de dix ans maintenant.
Un melting pot guyanais
Dévorée par l’envie insatiable de faire rayonner les saveurs guyanaises de l’autre côté de l’Atlantique, Wilna n’a pas hésité une seule seconde à monter sa propre association, Les Délices de Wiwi.
« Je n’aurais jamais cru que les mêmes partenaires, qui m’avaient permis de concourir à Paris, auraient apprécié cette idée. Depuis dix ans maintenant, je suis invitée à représenter les délices locaux au Carnaval de Paris », affirme la jeune femme, le regard empli de bonheur.
Détentrice d’un stand dédié à son association, elle repart de nouveau au début du mois d’octobre.
« Cette année, j’emmène avec moi des jeunes pleins d’ambition, qui n’ont jamais voyagé. De cultures différentes, notre équipe représente parfaitement ce melting-pot de la nourriture typiquement guyanaise. »
Quand on veut, on peut
Issue du quartier de Mont-Lucas, la jeune femme n’a jamais laissé son milieu définir la hauteur de ses ambitions. « On dit souvent que la jeunesse n’est pas capable, mais je suis là aujourd’hui, alors qu’il y a 10 ans, je n’y croyais pas. Quand on veut, on peut. Le plus important, c’est de croire en soi et en ses capacités », confie-t-elle.
Après une première tentative dans le domaine entrepreneurial, elle s’estime chanceuse d’avoir trouvé autant de soutiens.
« J’ai tellement de personnes qui croient en moi. Je ne remercierai jamais assez les membres et bénévoles de mon association, tous mes partenaires locaux (CACL, CTG) ainsi que la ville de Paris pour toute la force qu’ils me donnent. J’ai reçu des produits locaux de Yana Wacai, qui, dans le cadre d’un partenariat, m’a fourni de la pulpe de cupuaçu, du concentré d’awara ou encore du concentré de waçai. Grâce à toutes ces personnes et organismes, je me sens réellement accompagnée. J’amènerai la chaleur guyanaise dans l’hiver français. »