Notre CDJ est 900, comme ces employés qui ont été licenciés il y’a quelques jours au cours d’une réunion sur ZOOM.
« Si vous faites partie de cet appel, c’est que vous faites partie des malchanceux qui sont licenciés. Votre contrat prend fin avec effet immédiat », c’est comme cela que Vishal Garg, PDG de Better.com a annoncé la nouvelle à ses employés.
Fondée en 2014, l’entreprise Better.com vise à faciliter l’accès à des prêts hypothécaires et permettre à tous d’acquérir un bien immobilier. En novembre 2020, cette FinTech était valorisée à hauteur de 4 milliards de dollars.
« Le marché a changé, comme vous le savez, et nous devons évoluer avec lui pour survivre », s’est-il justifié, d’une voix monotone lors de la brève visioconférence filmée par une salariée. Better.com, courtier en prêt immobilier a donc pris la décision de se séparer de 9 % de ses effectifs.
Une pratique aussi traumatisante que légale aux Etats-Unis : le licenciement via Zoom. Un coup dur avant Noël, alors que les entreprises ont pour coutume d’attendre que les fêtes de fin d’année soient passées pour annoncer de mauvaises nouvelles, notamment des vagues de licenciement de cette ampleur.
Une annonce qui a du mal à passer, quelques jours après que l’entreprise, basée à New York et valorisée 7 milliards de dollars, a reçu une injection de 750 millions de dollars de la part de ses investisseurs historiques, SoftBank et Aurora Acquisition.
Vishal Garg a invoqué la conjoncture , la performance et la productivité pour justifier ses choix. « C’est la deuxième fois dans ma carrière que je fais cela et je ne veux pas le faire. La dernière fois que j’ai fait ça, j’ai pleuré », a-t-il déclaré d’une voix monotone.
Mais dans le passé, Vishal Garg avait déjà tenu des propos virulents à l’égard de ses employés, comme en témoigne un e-mail qu’il a envoyé au personnel, dévoilé par le magazine américain « Forbes » il y a un an. « Vous êtes TROP LENTS B**DEL. Vous êtes une bande de DAUPHINS DEMEURES… ALORS ARRÊTEZ ÇA. ARRÊTEZ ÇA. ARRÊTEZ ÇA TOUT DE SUITE. VOUS ME FAITES HONTE », avait-il écrit.
Vishal Garg les accuse de ne travailler que deux heures par jour et de «voler» les clients et leurs collègues.
Ses pratiques managériales et l ‘environnement de travail toxique qu’il a créé sont régulièrement dans la presse américaine. Le CEO controversé a un bilan folklorique : des primes colossales attribuées à ses salariés préférés, accusations de vols de technologies, soupçons de fraude fiscale ou encore promesse faite à un ancien associé, et accessoirement témoin de mariage, de « l’agrafer contre un p**ain de mur et le brûler vif »…
Aux Etats-Unis, les annonces de licenciements collectifs par visioconférence se sont enchaînées depuis le début de la pandémie de Covid-19. Parmi les plus marquantes, celle d’Uber qui a licencié 3.500 personnes en trois minutes sur Zoom, tandis que Bird (un service de trottinettes électriques) s’est séparé de plus de 400 salariés grâce au même outil.
K.H