Les agents de la DGTM (Direction générale des territoires et de la mer) ont débrayé ce mardi 4 juin dans la matinée afin d’alerter sur la situation avec les fournisseurs. Le syndicaliste Yannick Xavier fait le point.
Des factures non réglées depuis plusieurs mois, des fournisseurs qui refusent désormais de livrer le matériel : ça ne passe pas. Résultat, environ 90 salariés de la DGTM – environ 60 agents des centres d’exploitation (CE) et 30 agents du parc – ont débrayé ce mardi matin, en bloquant l’accès aux six CE (Saint-Laurent, Iracoubo, Kourou, Cayenne, Régina, Saint-Georges) et au site du Vieux-Port.
« La coupe est pleine ! Les agents ont décidé de confronter la direction, car ils n’ont eu aucune réponse de cette dernière. En plus des centres d’exploitation, il y le parc qui regroupe tous les agents qualifiés réalisant notamment l’entretien et la réparation des véhicules, les gros travaux sur les routes … Ce dernier se retrouve aujourd’hui avec des problèmes pour payer les fournisseurs. On ne peut donc pas commander de pièces de rechange pour réparer les engins, de la matière première, parce que les fournisseurs refusent de donner tant que les factures ne seront pas réglées« , explique Yannick Xavier, employé à la DGTM et secrétaire général UTG-CGT, qui pointe du doigt la mauvaise gestion financière du service.
« Il y a eu plusieurs alertes lancées depuis des semaines voire des mois sur les possibles dysfonctionnements criants qu’il pouvait y avoir. Il faut tout de même rappeler que la réorganisation des services de l’État en Guyane [en janvier 2020, ndlr] était aussi une volonté des élus locaux, qui voulaient plus d’efficience pour rendre un meilleur service à la population. Aujourd’hui, où sont nos élus pour venir contrôler l’activité des services de l’État et pour voir dans quel bordel on est ? Ils savent qu’il y a des dysfonctionnements mais rien n’est fait. »
« S’il n’y a plus de fournisseurs, on ne peut plus travailler«
La pilule passe d’autant plus mal que la rencontre avec la direction ne s’est pas passée comme espéré : « On a eu en face de nous un directeur hautain, inhumain ne prenant pas la mesure de l’appel de détresse des hommes et femmes en face de lui. Il s’est totalement dédouané et défaussé sur les autres services de l’État tout aussi dysfonctionnels. S’il n’y a plus de fournisseurs, on ne peut plus travailler. Nous avons eu comme réponse qu’il fallait attendre deux à trois semaines pour envisager une régularisation des factures en attente. On n’était pas là pour négocier mais pour exposer une problématique d’autant plus que le directeur nous a dit qu’il ne peut prendre aucune décision et qu’il faut voir avec les autres« , c’est-à-dire la préfecture dont dépend la DGTM.
D’autres actions envisagées ?
« La seule bonne nouvelle qu’il y a eu lors de cet entretien, c’est le recrutement de deux mécaniciens qui a été acté pour d’ici à la fin de l’année. Nous avons pris note de tout ce qu’a avancé la direction. Il y a eu une assemblée générale qui a voté la volonté de remettre en place un mouvement, car les réponses ne sont pas satisfaisantes. À partir de là, il faudra qu’ils assument ce qui va arriver, d’autant que notre syndicat a déposé un préavis au mois d’avril pour une grève illimitée et reconductible« , conclut Yannick Xavier
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