Il a repris « Pa jwé ké lanmou » de Silo à The Voice , a reçu en mai dernier le Lindor de la révélation de l’année, et fera sa première scène en Guyane ce soir, à l’Encre. Entretien avec Alt Blaq.
Ce soir, vous chantez pour la première fois chez vous, en Guyane, et je crois savoir que vous ne serez pas seul.
Je serai sur scène avec deux choristes, un batteur, un bassiste, un claviériste, un guitariste, une marionnettiste et sa marionnette [à mon effigie, ndlr]. Steve Cippe sera également avec nous au tambour, sans oublier Claire dans les coulisses, qui s’occupe de la mise en scène. Le chanteur T2I sera aussi l’un de nos invités ce soir. Le reste, c’est une surprise.
Vous parlez d’une marionnettiste et d’une marionnette. Doit-on s’attendre à plus qu’un concert ?
C’est un spectacle pluridisciplinaire. Ce soir, il n’y aura pas seulement des musiciens qui jouent et quelqu’un qui chante au milieu.
On va proposer quelque chose qui essaie de se rapprocher le plus possible de la définition littérale d’un spectacle vivant, grâce à mon attitude scénique : les mouvements, les postures, l’occupation de l’espace… Tout cela me permet de toucher une autre dimension que simplement chanter ou jouer de la musique.
Il y aura aussi de l’interaction avec le public… Si je devais caricaturer, c’est un peu comme un show à l’américaine, mais à notre sauce.
@Julien Clozeau
Vos choristes sont votre maman, qui est professeure de chant à Kourou, et votre cousin. Était-ce important pour vous de travailler en famille ?
J’habite en métropole depuis un certain temps déjà, donc la distance ne le permettait pas avant. Mais avec ma venue en Guyane, ça me tenait vraiment à cœur que ma mère participe, surtout pour mon premier concert. Après, j’aimerais continuer avec cette formule sur la durée.
Mon cousin, je ne l’avais pas prévu au départ parce qu’il vit à Toulouse. Pour des raisons logistiques, je m’étais dit que ça allait être compliqué, mais finalement, l’occasion s’est présentée et il est là. J’en suis très content d’ailleurs.
Une petite appréhension à l’idée de rencontrer le public guyanais, souvent qualifié de chaleureux mais un peu difficile ?
Je pense que les Guyanais ne sont pas si durs que ça. Je viens de Bordeaux et le public est vraiment dur là-bas. Rien n’est pire que Bordeaux ! J’ai envie de dire que si ça fonctionne, même un tout petit peu à Bordeaux, alors ça fonctionnera partout.
Vous êtes donc confiant ?
Je n’arrive pas la fleur au fusil, mais j’ai confiance en ce qu’on va offrir, toute l’équipe et moi-même, tout en restant très concentré et déterminé. J’ai confiance en notre originalité, en notre expressivité, et en notre travail, car il est profond.
Le public guyanais n’est peut-être pas habitué à ce qu’on va proposer, mais il a envie de découvrir. De plus en plus de personnes commencent à me suivre, notamment en Guyane, et elles ont envie de voir ce que je fais.
Je veux d’ailleurs remercier l’EPCC qui nous a permis d’intégrer le Conservatoire, et remercier le Conservatoire aussi d’avoir ouvert ses portes pour qu’on puisse travailler au mieux ce spectacle. Ce travail n’est pas seulement pour la Guyane ; certes, la Guyane en bénéficiera en premier, mais c’est un projet qu’on envisage partout.
Avez-vous d’autres dates prévues ici ?
Il n’y a que celle de ce soir, et on va l’honorer au maximum.
Quels sont les projets pour après ?
De belles choses sont à venir ! En 2025, je reviendrai en Guyane pour d’autres dates. Pour l’instant, je ne vais pas en dire plus, j’attends que tout se concrétise. J’ai aussi un album qui sortira en 2025, il est pratiquement finalisé. À mon retour à Bordeaux, on a un projet de micro-tournées dans toutes les villes moyennes et grandes de l’Hexagone : Nantes, Lyon, Marseille, Paris, Montpellier…