À l’occasion de la dernière journée de la semaine nationale de lutte contre l’illettrisme, ce jeudi 15 septembre 2022, s’est déroulée la remise de certificat de Clé A, avec Uniformation et Transitions Pro, à la Maison des cultures et des mémoires de Rémire-Montojoly.
Ils étaient nombreux ce jeudi 15 septembre à s’être déplacés pour cette remise de certificat de la formation Clé A. Elle est destinée aux demandeurs d’emploi ou aux travailleurs désireux de développer leurs compétences. Par exemple, pour des difficultés en français, à l’écrit ou à la lecture, ou encore des difficultés avec le numérique. Cette cérémonie entre dans le cadre des journées nationales de lutte contre l’illettrisme .
Revenir aux bases, pour se perfectionner
Nelly, 54 ans, est arrivée dans ce dispositif suite à un contrat en tant que médiatrice. « Quand je suis arrivée, on m’a parlé de coordination et je n’avais pas les compétences parce que j’étais “que” médiatrice. Et ils m’ont proposé de passer un diplôme DEJEPS (Diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport). Pour passer cet entretien, ils m’ont proposés de passer le Clé A » , développe-t-elle. Dans son cas, Nelly avait des lacunes en français écrit. En effet, l’espagnol est sa langue natale : « Même si ce sont deux langues similaires, ce n’est pas la même chose à l’écrit. »
Michèle a 33 ans et est originaire de Saint-Georges. Actuellement elle est assistante commerciale : « C’était revenir aux bases, l’informatique, la langue française… ça m’a intéressé. J’avais déjà ces connaissances, donc ça allait pour moi » . Selon Michèle, il faudrait des infrastructures et des formations plus poussées sur les thématiques numériques .
Michèle et Nelly avec leur certificat Clé A, à l’occasion des journées nationales contre l’illettrisme | © Mo News
La satisfaction de réussir
Nelly sent qu’elle s’est perfectionnée en français : « J’ai un formateur qui m’a donné des exercices qui m’ont cassé la tête. Mais c’est ça que je voulais ! » , se remémore-t-elle en plaisantant. « C’était important pour moi, surtout l’écriture, car j’écris beaucoup de mails, de compte rendus… Je suis toujours en train de m’améliorer. »
Laura Pulval-Dady, directrice du centre de formation IFL, affirme que la grande majorité des bénéficiaires sont issues des structures d’insertions par l’activité économique : « Elles sont dirigées par leur employeur qui les oriente vers nous pour les évaluer et établir un diagnostic pour détecter leurs besoins en formation » . Des demandeurs d’emploi viennent parfois par eux-mêmes. Les parcours de formation sont individualisés et il y a sept compétences à valider : la maîtrise du français, des mathématiques, du numérique, apprendre à apprendre tout au long de la vie , l’autonomie, le travail en équipe et la sécurité.
Si cette cérémonie entre dans les journées nationales de lutte contre l’illettrisme, c’est parce que le public a quelques fois d’importantes lacunes en langue française : « Ce ne sont pas que des allophones. Il se peut que ça soit une personne française qui a arrêté l’école très tôt ou un cursus un peu segmenté, avec une lecture fragilisé. Parfois, il y a une totale rupture avec le numérique » , explique la directrice.