L’art culinaire, il pourrait vous en parler pendant des heures entières car Ulrich Fosse Samo est un vrai passionné. Rien qu’à l’écouter, il provoque chez vous l’envie de découvrir sa cuisine fusion et métissée.
Aujourd’hui, il se lance un nouveau défi, celui de vous faire kiffer…
C’était il y a 2 ans maintenant, de passage sur Paris, je revois un très bon ami qui me propose de le rejoindre dans un restaurant tenu par son meilleur ami, un Chef Guyanais. C’est là que je fais la connaissance d’Ulrich Fosse Samo, un kouroucien, dans un restaurant appelé Afrik Asian Soul.
La rencontre avec sa cuisine fusion laissera chez moi un souvenir indélébile ! Imaginez, de la street food aux saveurs cosmopolites, créée et imaginée par un Chef. Que du bonheur ! A tel point que je conseillais à toutes mes connaissances qui se rendaient sur Paris, de passer par ce restaurant.
2 ans plus tard, je le revois. Toujours aussi passionné, si ce n’est plus. Il a quitté Afrik Asian Soul mais qu’à cela ne tienne, il revient plus fort et plus déterminé avec un nouveau projet qui va en faire kiffer plus d’un !
Parle-nous de ton parcours
Je suis né à Kourou de parents originaires de Papaïchton et de Cayenne. Je suis arrivé en France à 14 ans pour le rugby, dans le sud-ouest. Puis finalement, je me suis orienté vers la cuisine. J’ai donc intégré le CFA de Villepinte en apprentissage et je travaillais dans un petit restaurant appelé Chaumette dans le 16e.
Depuis petit, j’ai toujours voulu faire de la cuisine, même si pour mon père, cette tâche était réservée aux femmes. C’était une véritable opportunité de pouvoir le faire en France et surtout à Paris.
A la fin de mon apprentissage, j’ai intégré le Mini Palais aux côtés d’un grand Chef, Stéphane d’Aboville, ancien sous-chef du Bristol à Paris, puis j’ai pratiqué auprès d’autres grands chefs, comme Eric Frechon du Bristol. J’ai également travaillé au Saint James en tant que Chef de parti avec Virginie Basselot, et j’ai eu ma première place de Chef dans un restaurant semi gastronomique, Chez Moustache. C’est à la suite de ce poste que j’ai rejoint l’équipe du Train Bleu (restaurant historique de Paris à la Gare de Lyon) avec Jean-Pierre Hocquet. A ce moment, ça a été une énorme remise en question car j’ai dû redevenir Chef de parti avant de devenir Sous-Chef quelques mois plus tard. Enfin, je suis devenu Chef chez Sodexo Prestige où j’ai créé le concept du Pop up où la pratique de la cuisine fusion et éphémère, qui change tous les jours. C’est-à-dire, que de l’entrée au dessert, la carte est différente chaque jour, avec un prix unique.
En parallèle, je faisais du consulting, j’aidais des restaurants à se lancer et j’ai créé également le concept Afrik Asian Soul. C’est d’ailleurs avec ce projet qu’à vraiment commencé mon histoire personnelle dans ce domaine. Ce concept a été mis en lumière par le Youtubeur culinaire Florian On Air (qui cumule des millions de vues) puis par d’autres personnalités publiques. D’ailleurs cette même année, grâce à cette vidéo qui m’a fait connaitre du grand public, on a été inscrit au concours du meilleur street food de Paris, qu’on a remporté.
Si l’aventure avec Afrik Asian Soul s’est arrêtée, aujourd’hui je crée un nouveau concept qui s’appelle L’Art du Kiff.
L’Art du Kiff, peux-tu nous en dire plus ?
Pour ceux qui ont connu Afrik Asian Soul, c’est un peu ce qui retrace ma personnalité, mon parcours, mes influences, mon extravagance. Je viens de la Guyane, un département multiethnique et cela se voit également dans notre cuisine qui est très métissée. A mon sens, en Guyane, nous avons été des avant-gardistes de la cuisine fusion. Et cela ne date pas d’hier, toutes les ethnies ont implanté leur influence en matière de cuisine.
J’ai voulu sortir un peu du monde du gastronomique et créer un monde qui me ressemble. J’essaye avec ce nouveau projet, d’associer le côté urbain et l’art.
Donc ma cuisine est très métissée parce que justement en Guyane on est très métissé. Cela me paraissait alors évident de faire ce type de cuisine. On retrouve beaucoup d’associations de produits que l’on fait en Guyane, c’est totalement mon univers. On retrouvera la sauce chien, le bakabana, le curry-lait de coco… J’aimerais également introduire le boucané sur ma carte.
Je pourrais vous en parler pendant des heures, mais le mieux c’est que vous veniez et je suis certain que vous allez kiffer.
As-tu d’autres projets pour la Guyane ?
Mon premier objectif, c’est de réussir le projet de l’Art du Kiff. C’est un peu ma relance. Je souhaite montrer que si je l’ai fait une fois avec Afrik Asian Soul, je peux le faire une deuxième fois et encore mieux. Et pour cela, je suis bien entouré et d’une équipe de Guyanais. Et si aujourd’hui, j’arrive à faire tout cela, c’est bien parce que j’ai cette équipe avec moi.
Bien sûr, nous avons l’ambition d’arriver en Guyane, pourquoi pas avec un deuxième restaurant.
Il est tout de même vrai que j’ai un projet pour la Guyane, celui de monter un projet de fumaison. J’ai envie de travailler nos produits locaux d’une autre manière et d’apporter d’autres savoirs dans notre région. A l’inverse, j’aimerais également faire connaitre un peu plus nos produits ici, comme l’awara par exemple.
J’ai pu assister à l’une de leur réunion, et croyez-moi, ils sont déterminés. Cette équipe fait le pari de se lancer en pleine pandémie avec un Chef qui a décidé de laisser s’exprimer son identité culinaire. Adepte d’une cuisine fusion qu’il sublime de façon inédite, il compose ses assiettes dans le seul but de partager son amour et sa passion pour son métier et de vous faire… kiffer !
Comment s’y rendre ? Non loin du Moulin Rouge, dans le 18e arrondissement de Paris. Adresse : 43 Rue Pierre Fontaine 75009 Paris – Instagram : @lartdukiffparis
Vanessa Gittens