Tout au long de cette semaine, l’association la Peep organise des rencontres dans les 4 communes de Papaïchton, Maripasoula, Apatou et Macouria. Des dizaines d’élèves et de parents ont été réunis pour éveiller les consciences sur cette problématique, parfois cachée et honteuse dans certaines communes.
La Peep mobilisée sur la question du handicap. L’association de parents d’élèves vient de mettre sur pied, tout au long de la semaine, des rencontres et ateliers dans 3 communes du fleuve et à Macouria. « Nous avons choisi de faire ces réunions essentiellement dans l’ouest, car nous nous sommes rendus compte que le handicap reste un tabou dans ces régions. Ça reste honteux et caché. Beaucoup d’enfants handicapés ne sont pas signalés. Beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés et connus des services sociaux » explique d’entrée la présidente de la Peep Nadine Colin. Ce programme a été mis sur pied après la précédente édition de la journée internationale du handicap, le 3 décembre 2020. L’association a alors réfléchi à élargir ce temps d’éveil sur ce sujet et à le transporter en dehors de Cayenne.
De l’éveil à la prise de conscience
« On s’est servi l’an passé de la journée internationale du handicap pour organiser une réunion dans nos locaux à la Peep à Cabassou à Cayenne. Nous avons reçu des enfants des écoles alentours, pour qu’ils puissent faire part de leurs témoignages, leur vécu et puis nous avons eu des témoignages poignants d’enfants qui se sont libérés. Nous avons fait également un atelier de mise en situation. Nous avons donné à manger à des enfants les yeux bandés. L’objectif était de leur montrer la difficulté rencontré par les personnes handicapées, qui ont un ou des sens en moins. Nous avons aussi par exemple mis un casque sur les oreilles. Ils se sont rendus compte que ce n’était pas évident. Nous leur avons offert un diplôme. Mais quand on a vu ça, et tout ce qu’il y a à faire en Guyane, nous avons élargi avec plusieurs rendez-vous » rajoute Nadine Colin.
Aller à la rencontre des enfants et des parents
Les rencontres dans les communes sont donc réparties sur plusieurs temps forts avec des ateliers pédagogiques auprès des enfants des structures scolaires. Sharon Georges est l’animatrice handicap à la Peep. C’est elle qui va mener tous les débats dans les deux communes du Haut-Maroni. Et l’association a voulu absolument aller dans les communes. En plus des bourgs de Maripasoula et de Papaïchton, la Peep est partie à la rencontre des parents et enfants des bourgs de Taluen pour Maripasoula et de Loca et Boniville à Papaïchton. Une formation des parents avec des référents locaux est mise en place et ils sont formés en ligne. Les établissements du second degré et les communes ont laissé du matériel informatique dédié pour cette formation. L’objectif c’est que les parents soient à l’aise dans leur rôle de référent. Enfin, une aide aux démarches dans les communes, comme à Apatou où beaucoup de choses, notamment administratives, dépendent de Saint-Laurent, a aussi été dispensée. Il faut emmener les infrastructures et les personnes vers eux. A noter que les mairies concernées ainsi que plusieurs entreprises ont aidé à financer cette opération qui touche plusieurs centaines de personnes. Outre les mairies de Papaïchton, Maripasoula, Apatou et Macouria, l’entreprise Call Me, l’entreprise Cazal à Maripasoula, les entreprises Fossey à Papaïchton ou encore LC Location et Cindy Print à Cayenne se sont investies dans cette cause commune de la lutte et acceptation du handicap en Guyane.
Samir MATHIEU