La cour d’appel de Cayenne a confirmé ce jeudi matin les condamnations des 4 militants poursuivis pour le début d’incendie sur la façade de la préfecture, qui avait eu lieu en marge d’une manifestation du Mayouri Santé en juillet 2020. Le collectif s’était rassemblée le 20 juillet 2020 devant la préfecture de Guyane pour réclamer plus de moyens à l’Etat dans le cadre de la crise sanitaire.
Ce jeudi, les magistrats ont lu le délibéré qui confirme ainsi les condamnations de Richard Simonard, Stéphane Palmot (président des 500 Frères) et de Marchener Alexander prononcées le 14 octobre dernier lors du premier procès qui s’était tenu au tribunal du Larivot à Matoury. Gilles Beaudi voit pour sa part sa peine alourdie en appel. Le secrétaire chef de section à l’UTG à la mairie de Cayenne voit sa peine passer de 12 à 18 mois fermes. Jusqu’à présent, Gilles Beaudi avait été reconnu coupable de « complicité » , mais désormais, avec ce jugement en appel, le syndicaliste est lui aussi condamné pour « dégradation et détérioration » . En ce qui concerne Gilles Beaudi, la peine de 18 mois n’est pas aménageable, ce qui rend plus compliquée une libération anticipée pour le fonctionnaire et syndicaliste cayennais.
Des mesures complémentaires qui durcissent les peines
La cour d’appel a également rajouté, à l’encontre des 4 condamnés, des mesures supplémentaires qui sont celles d’exercer une fonction publique pour une durée de 5 ans, l’interdiction de participer à des manifestations sur la voie publique à Cayenne et Matoury pendant 3 ans ainsi que l’interdiction de détenir ou de porter une arme pour une durée de cinq ans.
Ces mesures ont un impact direct sur la possibilité de réinsertions des personnes condamnées. Par exemple, Richard Simonard, bénéficiait d’une promesse d’embauche de la part du président de la CACL (Communauté d’agglomération du centre littoral), rédigée par Serge Smock, qui avait envoyé ce courrier pour permettre à l’accusé de bénéficier d’une solution lui permettant d’éviter l’incarcération, puisqu’il avait déjà travaillé pour l’Agglomération.
A noter que les 4 prévenus n’ont pas pu sortir de prison ce jeudi pour assister en présentiel au délibéré. La cour a expliqué qu’il manquait, selon des propos rapportés par les avocats des détenus, des gendarmes mobiles, qui ont été envoyés en renfort en Guadeloupe.
« Une décision injuste moralement, socialement et juridiquement »
Les avocats ont réagit à la sortie de la cour d’appel. Maître Lucie Louze-Donzenac a annoncé que « les prévenus vont avec leurs avocats former un pouvoir en cassation » . L’avocate a rajouté à l’adresse des personnes qui se sont mobilisées ce jeudi matin devant la cour d’appel à Cayenne : « tout est fait pour vous punir » .
Maître Alex Leblanc, parmi les 6 avocats qui défendent les accusés, a également pris la parole ce jeudi. Il a redis les griefs qu’il avait déjà exprimé à l’encontre de la première présidente de la cour d’appel de Cayenne. Maître Leblanc s’est insurgé contre la peine alourdi et a regretté également que les détenus n’aient pas pu sortir de la maison d’arrêt pour assister à cette séance. Axel Leblanc a confirmé également le pourvoir en cassation car c’est selon lui « une décision injuste moralement, socialement et juridiquement ». Et l’avocat de redire qu’il s’agit d’un « jugement politique » et d’affirmer que « la préfecture a menti » et qu’elle a « fourni de faux documents ».
Jean-Victor Castor du MDES et Yannick Xavier de l’UTG ont pris le micro pour annoncer la confirmation et l’alourdissement des condamnations confirmées ce jeudi matin par la cour d’appel de Cayenne
Des membres de Trop Violans, avec sa porte-parole Yvane Goua, était présent pour assister à l’annonce de la décision de la cour d’appel ce jeudi matin, devant les locaux situés avenue de Gaulle à Cayenne