Mon cdj est 5, comme le nombres de jour depuis le début du mouvement social qui a débuté en Guadeloupe le lundi 15 novembre. Les manifestants dénoncent l’obligation vaccinale, mais aussi des problématiques sociales, économiques ou encore environnementales.
A l’initiative du mouvement, se trouve le collectif LKP, leader de la grève générale de 2009, qui avait paralysé l’île durant 44 jours. Paradoxalement, c’est la levée de l’état d’urgence, lundi, qui a mis le feu aux poudres. « Ça signifie plus de report possible de la vaccination obligatoire. Et l’envoi de toutes les lettres de suspension », selon Mahité Hubert M’Toumo, secrétaire générale du syndicat UGTG alors qu’en Martinique, suivant les conseils de la médiatrice envoyée sur place et face au mouvement anti-pass déclenché par une intersyndicale au CHU, le gouvernement a accordé un délai à la Martinique où l’obligation vaccinale n’entrera finalement en vigueur qu’à partir du 31 décembre. Une exception qui soulève la colère des voisins guadeloupéens.
Depuis lundi, l’accès au CHU de Pointe-à-Pitre a été empêché par des soignants. Des pompiers, dont environ 70 % seraient vaccinés, ont rejoint le mouvement et ont affronté les gendarmes à coups de lance à eau. Deux d’entre eux ont été placés en garde à vue.
La contestation ne s’arrête pas à l’obligation vaccinale : « Nous luttons pour nos vraies libertés, qui ne sont pas conditionnées à une piqûre et que l’État nous enlève depuis longtemps », explique Mahité Hubert M’Toumo, qui cite le non-respect des négociations collectives, l’eau non potable, la pollution des terres au chlordécone ou encore les dysfonctionnements de l’école publique.
Et le mouvement s’étend à d’autres corps de métier par exemple aux employés syndiqués des stations-service qui revendique le respect de l’accord de principe signé en avril, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Ils ont été rejoints par les enseignants. Et selon le LKP si petit à petit, chaque secteur d’activité rentre en grève. Cela veut dire qu’à un moment plus rien ne va fonctionner dans ce pays, tout sera bloqué.
Il y’a aussi les pompiers qui mercredi, ont mené des opérations escargot pour dénoncer l’obligation vaccinale. Dans un communiqué, le préfet de Guadeloupe a déploré « l’organisation de manifestations et l’utilisation des moyens et des uniformes publics ». Ce à quoi Jocelyn Zou, le représentant FO du SDISS 971 répond : « En France hexagonale, les pompiers défilent en tenue aussi, et avec leurs voitures. Je crois qu’ils ne voulaient pas du tout qu’il y ait un débat. Le débat aujourd’hui est pour notre liberté, et ça, ils doivent l’entendre. »
De son côté, Ce mercredi, le président de la Région Guadeloupe Ary Chalus a déclaré être inquiet et avoir alerté de la situation « le président de la République, et les membres du gouvernement en charge de la Guadeloupe ». « Ce blocage n’est pas seulement dû à cette obligation vaccinale, mais aussi à tous les problèmes que nous rencontrons », a-t-il souligné.
Olivier Véran, le ministre de la Santé, a assuré qu’il « ne reviendrait pas sur l’obligation vaccinale pour les soignants […], d’autant moins que l’obligation vaccinale s’agissant de la Guadeloupe et de Saint-Martin est quasiment arrivée à son terme ». Le ministre a ainsi indiqué que 85 % du personnel était vacciné au CHU de Guadeloupe et plus de 90 % au Centre hospitalier Louis-Constant Fleming, à Saint-Martin.
« Seuls les blocages des établissements sont la cause de certaines difficultés rencontrées par les usagers. Nous le déplorons et faisons tout pour les accompagner », a indiqué l’agence régionale de santé de Guadeloupe.
Une contestation dont quelques similitudes avec celle de Guyane reste troublante et qui montre que les protestations autour du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale des soignants, ne vient que renforcer des problématiques qui étaient déjà énoncées voire dénoncées depuis un certain temps.