Victoire judiciaire pour la nouvelle directrice du centre hospitalier de Kourou. Après plusieurs jours de blocages et de tension, elle a saisi le tribunal administratif de Cayenne pour faire débloquer la situation. La juge des référés vient de rendre sa décision à travers une ordonnance publiée hier soir. Le juge ordonne à l’UTG de cesser les blocages et les menace d’une astreinte de 500 euros par jour. Une sanction financière importante, même si largement inférieure à celle ordonnée par la justice contre la Caravane pour la Liberté lors du blocage du Grand Port Maritime en même temps que celui de la Sara. Un blocage qui avait été levé immédiatement alors.
Une crise qui s’enlisait au CHK depuis mi-septembre
Au CHK, la crise s’enlise depuis plusieurs semaines entre les syndicalistes et la direction. L’ARS (Agence régionale de la santé) vient de publier un communiqué dans lequel elle se félicite de cette décision de justice. La directrice générale Clara de Bort explique que « plusieurs opérations de blocage et de filtrage » ont mis « en danger l’accès aux soins ».
L’ordonnance rendue hier soir enjoint le syndicat UTG, ainsi que toute organisation ou manifestant, à laisser libre l’accès à l’établissement, sous peine d’astreinte. L’hôpital peut désormais faire appel au concours de la force publique si de telles opérations venaient à se renouveler. L’ARS rappelle que « la liberté de l’accès aux soins doit toujours être garantie ». Elle se félicite que « les personnels et patients puissent retrouver un fonctionnement normal ».
Depuis le 14 septembre, le fonctionnement du centre hospitalier de Kourou est gravement perturbé par un mouvement de grève initié par le syndicat UTG. A compter du 3 novembre, ce syndicat a envoyé un courrier à la directrice du centre hospitalier lui indiquant qu’il entendait durcir le mouvement « en organisant un filtre à l’entrée de l’hôpital tout en s’assurant de garantir la continuité des soins. »
Des cadenas et de l’huile
Dans les faits, et comme en attestent des constats d’huissier des 3 et 9 novembre, des cadenas ont été posés au niveau des entrées secondaires du CHK et l’entrée principale a été « filtrée » par un piquet de grève qui a interdit à des personnels non-grévistes d’accéder à leur poste de travail. Cette situation a notamment conduit à ce qu’une seule sage-femme ait été autorisée, après négociation, à intervenir dans la maternité le 3 novembre alors qu’une vingtaine de femmes venaient d’accoucher ou étaient sur le point de le faire. Selon l’hôpital, à laquelle la justice vient de donner raison, « de tels actes portent atteinte à la sécurité des patients déjà hospitalisés ou nuisent au bon fonctionnement du service public dès lors que certains malades ne peuvent être accueillis ».
La décision de justice
Après avoir entendu les différentes parties, le juge des référés a rendu son ordonnance hier soir. Il enjoint le syndicat UTG, ainsi qu’à toute autre organisation ou manifestant, de s’abstenir :
– d’occuper les locaux,
– de faire obstacle à l’admission de patients,
– et de laisser un libre accès à l’établissement au personnel non gréviste.
Tout contrevenant s’expose à une astreinte de 500 euros par jour. Le juge a également autorisé le centre hospitalier à requérir le concours de la force publique si nécessaire.