Comme un flottement dans l’air… Les stations services doivent-elles être réellement fermées ? La réponse est « non ». Pour autant, elles sont bien contraintes en terme de distribution de carburants..
Une annonce de fermeture
Hier, la préfecture a communiqué sur les réseaux sociaux la fermeture de l’ensemble des stations services de Guyane, à effet immédiat à partir de 13h. Des forces de l’ordre sont mêmes intervenues dans plusieurs stations pour les faire fermer et évacuer les clients (Rémire-Montjoly et Cayenne).
Mais en réalité, les stations-services ont le droit d’être ouvertes et il leur est même demandé de servir en carburant les véhicules dits « prioritaires » par l’arrêté préfectoral publié hier après-midi sur le site guyane.gouv.fr
Le dispositif enclenché hier s’intitule le « plan carburants » et ne signifie pas que les stations doivent fermer leurs portes mais que la distribution de carburants est bel et bien interdite au grand public et limitée pour certains professionnels jusqu’à demain matin. Et demain matin, c’est un nouveau régime de restriction qui sera mis en place avec 10 litres par véhicule par jour mais ouvert à tous, pour une durée encore indéterminée.
Autorisées à être ouvertes, sous conditions…
Concrètement, les stations peuvent être ouvertes, dans la limite du respect des horaires de couvre-feu, soit de 5 heures à 19 heures, et même être ouvertes 24h/24 et 7j/7 si elles ne font pas entrer les clients dans les boutiques et disposent de guichets dédiés qui permettent de vendre du carburant ou des produits annexes sans accueillir les clients en physique dans les boutiques, ce qui à l’heure actuelle, n’est le cas pour aucune station en Guyane, qui dans leur écrasante majorité préfèrent respecter les horaires de couvre-feu et ne pas risquer d’amende en cas de non respect des règles qui sont assez précises et contraignantes, même si méconnues.
Quels sont les services prioritaires… ?
Dans les faits, les station-services ne sont désormais autorisées qu’à servir les véhicules des services prioritaires. Ces véhicules sont précisés dans l’arrêté publié hier après-midi sur le site de la préfecture. Il s’agit de ceux des forces de sécurité intérieure, le Sdis, le Smur, le Chog, les ambulances et les médecins et infirmiers libéraux sur présentation d’une carte professionnelle, la SGDE, EDF, la collecte des déchets ménagers, et les services de l’État. Pour cette dernière mention, pourtant vague, il n’est pas précisé quels services sont concernés, pourtant les services de l’Etat sont nombreux que ce soit le rectorat, les impôts, la sécurité sociale, la préfecture…?
Quelles mesures de contrôle ?
Ces véhicules des services prioritaires ont droit à 20 litres de carburant par jour et par véhicule. La préfecture précise enfin que « la liste des véhicules autorisés à se ravitailler dans ces conditions sera scrupuleusement respectée », sans toutefois apporter les modalités de contrôle. L’on sait toutefois, après avoir interrogé la préfecture hier à ce sujet, que ce seront « aux stations de faire respecter la limite des 1o litres de carburant par véhicule autorisés à partir de mercredi ».
La confusion règnait
Hier après-midi, la confusion régnait au niveau des clients et des gérants de stations. Pour certaines, la question était déjà réglée dès la fin de matinée puisqu’elles étaient déjà à sec et avaient fermées leurs portes. D’autres en revanche, ont fermé après l’annonce de la préfecture. Face à la pression des clients, d’autres continuaient à servir hier jusqu’en début ou milieu d’après-midi, jusqu’à ce que ce soit les forces de l’ordre qui ne viennent les faire fermer et d’évacuer les clients. Ce fut le cas par exemple à la station Total d’Adélaïde Tablon à Rémire-Montjoly avec les gendarmes mais aussi à la Vito de Baduel en zone police cette fois.
Les stations devaient elles fermer leurs portes ? Non, dans le sens où elles pouvaient continuer à vendre en boutique des produits aussi divers que variés mais plus de carburants, sauf pour les professions citées dans l’arrêté. De plus l’intitulé même de l’arrêté spécifie bien qu’il s’agit d’un « plan carburant » visant à limiter la distribution pour éviter une panne générale.
Voir l’arrêté ci-dessous ⤵️
Recueil actes administratifs préfecture