Équiper les communes isolées pour permettre à leurs habitants d’avoir accès au service de tri des emballages ménagers et papiers est une priorité pour la Communauté de communes de l’Ouest Guyanais et Citeo. Nicolas Moulin, responsable territorial chez Citeo, nous parle de leur dernière action menée dans l’ouest guyanais.
Le mois dernier, vous avez inauguré des points de collecte à Maripasoula. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le 3 octobre, nous avons inauguré 15 points de collecte, qui ont été installés dans la commune début septembre.
Chaque point est doté de trois bornes : une verte pour tous les emballages en verre, comme les bouteilles et les bocaux ; une bleue pour les emballages en carton ; et une jaune où les habitants doivent jeter les bouteilles et sacs en plastique, ainsi que tous les emballages en métal, comme les canettes et les boîtes de conserve en acier et en aluminium.
C’est une première car jusqu’à présent, la ville de Maripasoula n’était pas équipée de dispositifs de tri pour les emballages ménagers et les papiers graphiques.
Notre objectif principal est de permettre aux habitants de trier leurs déchets et de réduire le volume des ordures ménagères, ce qui est un véritable enjeu en termes de propreté et de qualité de vie. La gestion des déchets à Maripasoula est en effet sensible, avec des difficultés notamment pour le stockage des ordures ménagères. La mise en place du tri sélectif va permettre de sortir des ordures ménagères tous les emballages ménagers et les papiers afin qu’ils puissent être recyclés.
Une fois triés, que deviennent les déchets ?
Les bornes seront collectées par les services de la CCOG. Les flux de cartons, papiers, et emballages en plastique et en métal seront compactés en balles (cubes de déchets compactés) à Maripasoula, puis transportés en pirogue jusqu’à Saint-Laurent-du-Maroni, où une chaîne de tri permettra de séparer les emballages par type : tous les cartons ensemble, tous les papiers ensemble, tous les plastiques ensemble, et tous les métaux ensemble.
Ces balles seront ensuite expédiées vers des usines de recyclage en métropole. Le choix a été fait de laisser les bouteilles et tous les emballages en verre sur la commune de Maripasoula.
La CCOG sera bientôt équipée d’un broyeur pour transformer ces emballages en un sable, qui pourra être réutilisé directement par les services de la CCOG ou ceux de la commune de Maripasoula pour certains petits travaux de génie civil, de voirie, ou d’aménagements urbains. Ce projet est prévu pour le début de l’année 2025.
Pourquoi Maripasoula ?
Une opportunité s’est présentée avec la mise en service de l’unité de traitement des déchets de Maripasoula. L’objectif est de pouvoir équiper les autres communes du fleuve. Ce qui est prévu d’ici la fin de l’année, c’est d’installer un dispositif similaire dans la commune de Grand-Santi.
Début 2025, l’objectif sera d’équiper également la commune de Papaïchton. Ainsi, l’ensemble des communes du Haut-Maroni sera doté d’un dispositif, permettant aux habitants de participer activement au tri des déchets.
Comment allez-vous vous assurer du bon fonctionnement de ce dispositif ?
Le premier maillon de la chaîne de tri c’est l’habitant. S’il ne fait pas le geste de trier ses déchets, le reste de la filière ne peut pas fonctionner. C’est pourquoi nous avons établi un partenariat avec une association locale, où nous avons formé des agents que nous appelons les ambassadeurs du tri.
Leur rôle sera de mener des actions de sensibilisation de proximité auprès des habitants. Ces ambassadeurs iront ainsi de porte à porte pour solliciter les habitants, leur expliquer l’importance du geste de tri, et leur remettre un guide qui détaille les emballages à trier, en indiquant aussi la borne la plus proche de leur domicile.
L’objectif est également de participer aux manifestations d’envergure dans la commune, comme les marchés et les fêtes communales, en y installant des stands d’animation. Ces stands proposeront des activités ludiques pour présenter les enjeux du tri sélectif de manière engageante. Il est donc essentiel de sensibiliser les populations, car sans l’implication des habitants, le geste de tri pourrait perdre tout son sens, et le projet risquerait de ne pas porter ses fruits.
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