Adoptée à deux ans, Juliette, née en Haïti, retrouve l’envie d’écrire lors de son voyage en Guyane. Son livre, publié le 6 septembre 2024, raconte son histoire.
« Je suis née en 1996 en Haïti. Deux ans après ma naissance, j’ai été adoptée par mes parents et nous sommes rentrés en région parisienne », confie la jeune femme.
Juliette grandit auprès de son frère, né de ses parents adoptifs. « En termes de construction identitaire, ça n’a pas toujours été facile. »
À l’âge de 14 ans, la famille biologique de Juliette tente de reprendre contact via le réseau social Facebook. Une première technique d’approche qui n’aboutira réellement que bien des années plus tard.
« J’ai appris que ma mère adoptive était restée en contact avec ma mère biologique. C’est ce qui lui a permis de me retrouver sur les réseaux sociaux. Mais ce n’est qu’après mes études de bac que j’ai vraiment commencé à m’intéresser à cette partie de ma vie. »
La quête d’une origine
Poussée par cette envie de connaître ses racines, elle prend l’initiative de partir à la rencontre de sa famille en Haïti. L’élément déclencheur de ses premiers pas littéraires.
« Trente jours avant mon départ, j’ai commencé à écrire. Un projet que j’ai continué également pendant mon voyage auprès des miens. J’ai ensuite mis de côté l’écriture. »
Le syndrome de la page blanche trouvera finalement son inspiration dans la nature guyanaise.
Amenée, grâce à son métier de puéricultrice, à traverser l’Atlantique pour se rendre dans « ce paradis naturel que représente la Guyane », c’est en 2020 qu’elle découvre pour la première fois la forte diaspora haïtienne présente dans le département.
« Je suis arrivée en renfort durant le Covid. C’est à ce moment que j’ai découvert cette mixité ethnique, capillaire, etc., forte. Je ne me suis jamais autant sentie chez moi qu’ici », partage l’écrivaine.
Obligée de repartir quelques mois plus tard, elle revient une deuxième fois en 2023 durant la rédaction de son ouvrage.
« Je me suis rendue compte que la Guyane était l’endroit où je me suis recentrée sur moi-même. C’est elle qui m’a redonné le goût de l’écriture. Ce pays est vraiment ma maison de cœur. »
Juliette Rose durant son séjour en Guyane. @Eloi Lilian
Un livre qui retrace son parcours
« C’est grâce à mon meilleur ami qui m’a montré le rendu sous format littéraire que j’ai compris que tout cela pouvait devenir concret. »
Publié le 6 septembre 2024, son livre, Juliette Rose , retrace « la vie d’une Juliette adoptée, fragilisée par un deuil périnatal, en quête de ses origines et en pleine reconstruction identitaire . »
À travers neuf chapitres inspirés par sa « retraite au plus près de ses racines sur un territoire qu’elle a cette fois-ci adopté », Juliette Rose se met à nu et brise les tabous.
« Mon plus bel objectif personnel a été insidieusement réalisé en collaboration avec toutes ces personnes, tous ces paysages de Guyane et autres, toutes mes blessures et reconstructions, et surtout mon envie de témoigner en étant de l’autre côté, celui de l’enfant adopté et non le parent qui adopte », partage la jeune femme, qui reçoit déjà de nombreux retours positifs sur cet ouvrage destiné à tous.
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