Appelé à garantir le droit aux logements décents, le pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne (PDLHI) a organisé, le 18 septembre, un séminaire de sensibilisation dédié aux élus parlementaires, aux maires et présidents d’établissements publics.
Le PDLHI, la CACL (communauté d’agglomération du centre littoral de Guyane), la Ville de Cayenne, la mairie de Saint-Laurent ou encore la DGTM (direction générale des territoires et de la mer) ont tous répondu présents dans le cadre du séminaire de lutte contre l’habitat indigne, le 18 septembre.
« 7 000 logements indignes sur 78 secteurs »
Selon les différents acteurs de la PDHLI, plus de 3 000 ménages seraient confrontés à un habitat informel et dégradé en Guyane. Un constat également partagé par Laurent Acelor, responsable habitat et planification à la CACL.
« En février 2024, nous avons officiellement lancé le 1er plan intercommunal de lutte contre l’habitat indigne (PILHI). Au cours de notre enquête, nous avons recensé 7 000 logements potentiellement indignes implantés sur 78 secteurs aux formes d’indignité multiples.»
Un nombre en constante augmentation qui représente un enjeu crucial en matière de santé publique et d’inclusion.
Différents plans d’actions
Au cours de l’année 2023, 25 actions ont été menées par la ville de Cayenne. Plusieurs démantèlements d’habitats informels, évacuations d’occupants sans droit ni titre, accompagnements des propriétaires sur les projets de réhabilitation et signalements de marchands de sommeil ont été réalisés.
« Concernant les bidonvilles, nous les avons tous résorbés dans la ville de Cayenne », précise Cathy Florentine, responsable du service habitat et salubrité publique.
La ville de Maripasoula bénéficie, quant à elle, d’une opération groupée d’amélioration légère (OGRAL) dont le but est de réhabiliter 90 foyers insalubres occupés par des familles ou personnes isolées en grande précarité sociale et économique.
Guidés par une volonté commune, les différents intervenants s’accordent sur différentes stratégies et actions effectives et durables. « Nous sommes arrivés à un stade où il est primordial d’agir face à la gravité de la situation. Il en va de la protection des personnes concernées qui, elles aussi, sont parfois victimes de marchands de sommeil », constate Miléna Ordonez, représentante de la mairie de Saint-Laurent.
Un difficile relogement pour les migrants
Derrière l’augmentation du nombre d’habitats indignes sur le territoire se cache « une forte corrélation avec des flux migratoires incontrôlés », partage la responsable du service habitat et salubrité publique.
Souvent touchées par une extrême précarité, ces populations majoritairement « en situation irrégulière » sur le territoire se retrouvent sur le banc de touche au moment des redistributions de logements.
« Il est difficile de reloger des personnes qui, bien souvent, n’ont pas le droit de se trouver en Guyane. Alors oui, on aimerait reloger tout le monde, mais la question c’est comment faire dans ce genre de situation, alors même que la population guyanaise est la première à souffrir du mal logement », interpelle Cathy Florentine.
Pour contexte, les logements indignes, encadrés par la loi du 31 mai 1990, sont caractérisés comme des « locaux ou des installations utilisés aux fins d’habitation et impropres par nature à cet usage, ainsi que les logements dont l’état, ou celui du bâtiment dans lequel ils sont situés, expose les occupants à des risques manifestes, pouvant porter atteinte à leur sécurité physique ou à leur santé. »
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