Il y a quelques mois, dans nos colonnes, nous avions traité du chômage en Guyane et de la future réforme voulue par l’exécutif. Cette semaine, le groupe LIOT (Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) souhaite déposer une proposition de loi pour fixer à 18 mois le temps maximal d’indemnisations des chômeurs. Une PPL* qui, non sans gêner le Premier Ministre, reçoit le soutien des syndicats.
« Est-ce que la réforme de l’assurance chômage va impacter les foyers les plus modestes ? » c’est la question que l’on a posée à Thibault Guilly, directeur de France Travail, lors de sa venue en Guyane le 22 avril dernier.
En effet, on sait qu’en Guyane, la problématique du chômage est réelle. Sur notre territoire, le taux de personnes sans emploi est le double par rapport à l’Hexagone. Un autre facteur majeur : On manque de main d’œuvre qualifié. . Les entreprises ont du mal à engager ici, faute de demandeur qualifié. On estime que 7 000 postes sont à pourvoir. Trois autres freins également, la santé, la garde des enfants et la mobilité.
La réponse du directeur de France Travail est la suivante :
» Cette réforme est voulue par le gouvernement, car le nombre d’emplois sur le territoire augmente. Le fait de travailler doit être plus incitatif que de ne pas travailler. »
Certes, il y a plus d’emplois, mais on l’a vu plus haut, nous manquons cruellement de personnes qualifiées en Guyane concernant les offres.
Ensuite, Thibault Guilly parle de mettre en place » La contracyclicité « . En gros, quand la situation de l’emploi est meilleur, on réduit l’indemnisation des chômeurs.
Une réponse en deux parties donc… pour finalement dire la même chose.
Je ne vais pas me répéter une deuxième fois, mais cela ne change rien aux problématiques que rencontre la Guyane.
La Macronie va-t-elle se heurter à la PPL* du groupe LIOT ?
On entend le premier ministre, Gabriel Attal, marteler depuis sa prise de fonction le besoin de réformer l’assurance-chômage. Hier, les contours de cette réforme ont été présentés.
Pour la faire simple : le gouvernement doit combler le déficit budgétaire, il propose de réduire la durée d’indemnisation des chômeurs à 12 mois, comme chez nos voisins Allemands. Matignon souhaite également que le salarié doit travailler plus longtemps pour espérer toucher l’aide, et que cela soit dégressif au fil du temps.
Ainsi, le gouvernement espère faire une économie de 3,6 milliards d’euros grâce à cette réforme et la création de 90 000 emplois.
Or, les députés du groupe Liot souhaitent couper l’herbe sous le pied du Premier Ministre. Cette semaine, les élus ont annoncé vouloir déposer une proposition de loi pour plafonner à 18 mois la durée de l’indemnisation, tout en fixant définitivement les six mois nécessaires pour prétendre à l’aide.
Cette proposition de loi doit être soumise le 13 juin prochain.
*Proposition de loi
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