La situation était tendue ce matin devant la préfecture. Dès 5 heures du matin, une soixantaine de manifestants s’était regroupée pour bloquer l’accès à la préfecture. Une manifestation tenue secrète par Trop Violans et l’UTG qui ont participé à ce rassemblement. L’avant et l’arrière de la préfecture étaient inaccessibles. Des barrières et palettes qui se trouvaient sur un chantier à proximité avaient permis de bloquer les entrées. La situation est restée en l’état jusqu’à 7h30. Le préfet de Guyane Thierry Queffelec est resté un certains temps bloqué à l’extérieur de l’institution qu’il dirige. Les forces de l’ordre ont été positionnées pour reprendre le bâtiment. Les policiers puis un escadron complet, soit 3 pelotons, ont été appelés en renfort depuis Matoury où ils étaient mobilisés. Ils ont été postés sur le pourtour de la place Léopold Héder. A 7h30, la première charge contre les manifestants a été portée. Pendant une vingtaine de minutes, des échauffourées ont eu lieu. Des coups ont été échangés. D’un côté les manifestants, Trop Violans et Yannick Xavier, le secrétaire général de l’UTG qui étaient présents sur place ont parlé « d’une charge portée sans sommation ». De l’autre le préfet a parlé de « violence légitime » et expliqué que tout avait été fait « dans le respect du droit ». La place devant la préfecture a été rapidement recouverte d’un nuage dense de lacrymogènes. Les accès à la préfecture ont été très rapidement été rouverts.
Une vingtaine de minutes très tendues
Des gendarmes mobiles ont été amenés au sol et ont reçu des coups dans des échanges avec les manifestants, mais n’ont pas été blessés. Des manifestants ont également reçu des coups et été amenés au sol. Deux ont été interpellés et évacués avant d’être emmené au commissariat où ils ont été placés en garde à vue. Le préfet Thierry Queffelec a expliqué qu’ils avaient été identifiés comme ayant jeté des projectiles à destination des forces de l’ordre et de la préfecture. Il a parlé de « pierres et bouteilles d’acide ». Des bâtons ont également été envoyés lors des affrontements. La situation s’est calmée assez rapidement. Le dialogue a pu s’installer entre certains manifestants et certains gendarmes mobiles. Yannick Xavier a dialogué avec des représentants des services de l’Etat pour discuter de l’issue à trouver, même si a dénoncé la méthode employée par le préfet. Les manifestants sont restés sur place toute la matinée. Aucun blessé n’est à déplorer. Une manifestante affirme en revanche avoir reçu un jet de lacrymogène sur le visage. Elle a témoigné pendant le live de Mo News, seul média présent au cours des affrontements.
Les versions des uns et des autres
Le préfet Thierry Queffelec, qui était au balcon de la préfecture pendant toute la période de charge des gendarmes mobiles, a été pris à partie. Il a été copieusement insulté alors qu’il regardait droit devant les affrontements se dérouler sous ses yeux. Une pierre a été lancée en direction de la préfecture et atterri sur le balcon. Plusieurs plaintes vont être déposées, notamment pour violences volontaires envers des personnes dépositaires de l’autorité publiques : « On ne bloque pas une préfecture en France » a expliqué Thierry Queffelec à la presse lorsque la situation s’était calmée (voir vidéo ci-dessous). Trop Violans a expliqué pour sa part que les manifestants allaient rester tant que les deux interpellés ne sont pas été relâchés. La porte-parole de l’association Yvane Goua a annoncé : « Personne ne sera en sécurité cette nuit en Guyane ». Des propos qui sont une « logorhée » a estimé le préfet qui « condamne fermement le blocage de la préfecture » et parle de « blocages inacceptables au regard de la résilience de la majorité silencieuse qui se mobilise, se vaccine, se protège et protège les autres ». De leur côté les représentants de Trop Violans et de l’UTG ont expliqué avoir mené cette opération en réaction aux « propos et à la méthode du préfet » alors qu’il a annoncé la refermeture des bars et restaurants et lieux de loisirs et cultures dès ce samedi et pour 15 jours sur l’île de Cayenne (Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury), Macouria, Roura, Montsinéry-Tonnegrande, Kourou et Sinnamary ainsi que l’abaissement du couvre-feu à 19 heures sur cette même zone rouge et qu’il avait accordé une interview et révélé toutes les annonces dans un média alors alors même que la CIC (Cellule interministérielle de crise) était encore en cours et donc que les mesures n’avaient pas encore été entérinées. Trop Violans a expliqué que la mobilisation pourrait se poursuivre encore la nuit à venir et les collectifs et associations hostiles au pass sanitaire et à l’obligation vaccinale entendent intensifier les mobilisations dès ce week-end.
Voici justement le Facebook Live de Mo News tourné ce matin en direct :
Revoir le moment le plus tendu de la matinée aux alentours de 7h40 :
Voici la réaction du préfet de Guyane Thierry Queffelec après les tensions :
Voici la conférence de presse du président de la CTG Gabriel Serville qui a eu lieu en fin de matinée et où il a évoqué les heurts de ce matin :