« Vous avez votre carte dans quel parti politique, madame ? ». Manifestement le président du Rassemblement national avait du mal à répondre aux questions de notre consoeur de RCI Guadeloupe.
Barbara Olivier-Zandronis reçevait en effet Jordan Bardella, lors du journal de 13 heures vendredi dernier.
Des échanges tendus avec l’eurodéputé, la journaliste l’interrogeant notamment sur le fait qu’il ne portait « pas de propositions » au Parlement européen.
Face aux relances de la présentatrice, l’homme politique a visiblement perdu son sang-froid : « Vous m’agressez depuis à peu près neuf minutes en faisant les questions et les réponses », a t-il lancé.
Eviction immédiate de la présentation des journaux
Suite à cet entretien en direct, la journaliste s’est vu retirer la présentation des éditions du week-end qu’elle assure depuis plusieurs semaines.
.« Ce n’est pas la première rédaction au monde où quelqu’un est retiré de l’antenne quand il y a un couac », a justifié dimanche Hervé de Haro, directeur délégué de RCI Guadeloupe. « Je considère qu’elle n’a pas fait d’interview, elle a fait un débat politique. Nous ne sommes pas une radio d’opinion, et si cela avait été un autre parti cela aurait été la même chose », a ajouté le dirigeant.
Cette mise à l’écart a provoqué de vives réactions politiques, notamment à gauche. Cinq parlementaires de Guadeloupe, les députés Elie Califer, Max Mathiasin, Olivier Serva et les sénateurs Victorin Lurel et Solanges Nadille, ont exprimé leur « indignation » dans une lettre ouverte, estimant que « la véritable essence de la liberté de la presse est incarnée lorsque les hommes politiques sont confrontés avec des questions fondamentales et franches ».
Des réactions depuis l’hexagone
Sur X, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon a fustigé « la meute médiatique, qui s’est jetée sur moi pour un tweet au prétexte de la défense du métier », allusion à ses critiques contre la journaliste Ruth Elkrief, alors qu’elle « reste dans le silence » sur cette affaire. « Cette indignation à géométrie variable est l’aveu d’une dérive nauséabonde », a-t-il avancé.
Une pétition en ligne a été lancée pour « rétablir Barbara Olivier-Zandronis à l’antenne de RCI Guadeloupe », qui dépassait dimanche les 1 500 signatures. Dans un communiqué, la radio précise que la journaliste « demeure partie intégrante de la rédaction » et dit considérer « toute ingérence dans (son) entreprise comme inacceptable ».