Jean-Luc Le West, président du Comité du Tourisme de Guyane, félicite l’arrivée prochaine en Guyane des miss régionales candidates à l’élection Miss France 2024 pour le traditionnel voyage de préparation. Une vitrine hors-norme pour le territoire.
Vous avez participé au salon Top Resa à Paris au début du mois d’octobre ainsi qu’à la foire de Macapa. Quel est l’apport de ces représentations pour le tourisme en Guyane ?
Notre territoire a besoin de visibilité. Il faut être présent, en fonction de nos moyens et de la cible qu’on choisit. C’est pour ça qu’on instaure chaque année un programme de présence dans les salons. Top Resa, c’est la Mecque des salons du tourisme professionnel. Il s’agit d’une vraie rencontre entre acheteurs et vendeurs. Cette année, on était accompagné par Guyane Évasion, deux groupes hôteliers basés sur l’ensemble du territoire, des représentants des EPCI et toute l’équipe du Comité du Tourisme que je remercie. Ce salon a été une aventure merveilleuse. Premièrement, on a de nouveau signé une convention avec Air France, qui nous apporte un certain nombre de moyens en échange de statistiques. Rappelons que la compagnie aérienne a renouvelé son programme de vols hebdomadaires vers Belém et s’est engagé à étudier la possibilité d’ouvrir une deuxième rotation vers le Brésil, qui passerait par Macapá. On soulignera aussi la signature d’une autre convention avec la compagnie aérienne Sky High. Nous disposerons de moyens pour développer la promotion de la République Dominicaine en Guyane et inversement. Sky High est d’ailleurs en partenariat avec Air Caraïbes et a déposé un dossier à la DGAC pour effectuer une escale à Fort-de-France entre Santo-Domingo et Cayenne. Je rappelle que l’aéroport de Las Americas [en République Dominicaine] est un hub qui nous ouvre 63 destinations supplémentaires.
Des portes se sont ouvertes pour le développement du tourisme entre le Brésil et la Guyane française ?
On a beaucoup parlé d’économie et d’échanges commerciaux à Macapá, mais aussi de développement économique dans nos deux régions. Il nous manque aujourd’hui un bout de route d’une centaine de kilomètres pour améliorer la coopération avec notre voisin. Le Brésil est très à l’écoute sur l’ouverture d’une ligne Air France à Macapá. Ils soutiennent aussi la fin du Visa pour les ressortissants de chez eux qui souhaitent se rendre en Guyane. La question touristique a finalement été reléguée au second plan. On a des produits touristiques qui peuvent les intéresser, mais leur intérêt pour notre territoire est plus global que ça.
Le tourisme et l’économie sont donc deux sujets connexes ?
C’est idoine pour moi car c’est ma délégation à la collectivité territoriale de Guyane [Jean-Luc Le West est aussi vice-président en charge de l’économie à la CTG]. Aujourd’hui, l’envie du président Serville est de faire du tourisme un des piliers du développement économique. C’était d’ailleurs le 5e point développé dans sa campagne aux élections territoriales en 2021.
Qu’est-ce qui a évolué depuis son élection, en ce qui concerne le tourisme ?
Un budget qui a augmenté de 40%, des campagnes de communication hors pair, des présences médiatiques nationales et locales importantes, un salon du tourisme avec la présence du ministre du tourisme surinamais, une participation à la foire de Paris… Il y a une dynamique générale du Comité du Tourisme et des acteurs qui le compose. J’ai un conseil d’administration qui est très dynamique et je remercie les agents.
Une présence médiatique nationale ?
Deux émissions de télévision ont été tournées en Guyane et seront diffusées en avant-première au mois de novembre. Il s’agit de « Rendez-vous en terre inconnue » et d’« Échappées Belles »[lire page 17]. On parle de 2 à 3 millions de téléspectateurs potentiels et d’une visibilité hors pair pour la Guyane.
Ce qui précèdera l’arrivée prochaine des miss régionales candidates à l’élection Miss France 2024 en Guyane. Pourquoi l’organisation a choisi la Guyane comme destination pour ce voyage de préparation ?
C’est en tout cas l’action de l’année pour le Comité du Tourisme. Une action qui nous demande beaucoup d’énergie. La visite des 30 miss régionales était un projet qu’on portait depuis plus de deux ans. Nathalie Nouh-Chaïa Vernet [présidente du comité Miss Guyane Organisation] m’a invité l’année dernière pour l’élection de Miss France à Châteauroux. Pendant cette émission, en direct, j’ai vu une ferveur de toutes les régions à chaque fois que leur miss passait. Et finalement il faut comprendre que derrière ce côté glamour, cette beauté, cette représentation, il y a aussi des gens qui ne font pas que mettre en avant leurs régions pendant quelques heures. J’ai vu le reportage fait en Guadeloupe et j’ai trouvé que ça pouvait être une vitrine extraordinaire. On a commencé à discuter avec le groupe Endemol [groupe de production télévisuelle] et le Comité Miss France Organisation. Ils sont venus discrètement au mois de mars dernier pour repérer les lieux où ils pourraient tourner et nous ont demandé une liste de produits touristiques. À notre grande surprise, début juillet, on a appris que le comité avait décidé d’organiser le voyage des miss en Guyane. Cela représente un budget d’environ 350 000 euros pour le Comité du Tourisme. On est tout de même aidé par notre partenaire Air Caraïbes qui prend en charge environ 40% du montant de ce voyage..
À quoi doit-on s’attendre visuellement ?
Je le dis tout de suite aux Guyanais, on ne pourra pas voir toute la Guyane. Déplacer 80 personnes et leur matériel, c’est pratiquement impossible. On ne pourra pas aller sur le Maroni, mais on sera à Saint-Laurent, Kourou… Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la Guyane aura une vitrine supplémentaire avec la diffusion d’un reportage de 50’ inside [émission de TF1] avant le début de l’élection. Il faut que pendant une semaine on se pare de nos plus belles couleurs. Avec tout ça, entre le 1er novembre et le 16 décembre, on n’aura jamais entendu parler autant de la Guyane sur le plan national. Des esprits chagrins vont dire qu’il manque des infrastructures… Mais notre objectif non avoué, c’est de développer le tourisme de niche, pas faire du tourisme de masse.
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