Une opération de dépistage systématique est organisée à Cayenne, afin d’identifier toute éventuelle infection tuberculeuse et d’assurer une prise en charge médicale appropriée et rapide, ainsi que l’isolement des cas confirmés.
Dépister plus de 400 personnes contre la tuberculose en trois jours. C’est l’objectif que se sont fixé l’Agence Régionale de Santé, la Croix-Rouge française et les professionnels de santé, après la détection de deux cas chez des demandeurs d’asile installés sur la place des Amandiers, à Cayenne. A cet endroit vivent plusieurs centaines de personnes, sous des toiles de tente et autres abris de fortune. L’objectif est d’éviter une propagation plus large du bacille de Koch.
Le premier cas a été identifié chez un primo-arrivant, quelques jours plus tôt. Ne se sentant pas bien, il se rend à la permanence d’accès aux soins de santé (Pass) de l’hôpital de Cayenne. Suspectant une tuberculose, les médecins alertent la Croix-Rouge française, qui gère le centre de lutte antituberculeuse (Clat) de Guyane. Un dépistage est réalisé sur les membres de sa famille, la semaine dernière. Le père de famille est hospitalisé à l’unité des maladies infectieuses (Umit) du CHC. Un second cas est signalé cette semaine, chez un autre demandeur d’asile installé sur la place des Amandiers. L’évacuation du site étant programmée, en accord avec le Clat, l’ARS prend la décision de faire dépister l’ensemble des personnes vivant à cet endroit.
En Guyane, 70 cas en moyenne par an
« Quand on a un cas, le dépistage se limite au premier cercle. Avec deux cas, il faut s’assurer qu’un foyer de transmission n’est pas en train de se former », explique le Dr Karl Kpossou, médecin au centre de santé (CDS) de la Croix-Rouge, à Cayenne. Le Clat est habitué à ce genre de dépistage. En 2021, soixante-quinze cas de tuberculose maladie ont été déclarés en Guyane, indiquait Santé publique France, dans un point épidémiologique publié mi-septembre.
Depuis 2018, ce chiffre est stable autour de 70 par an. La Guyane est la région de France présentant le taux le plus élevé devant Mayotte et l’Île-de-France mais inférieur à nos voisins. Ces derniers mois, des cas sont par exemple apparus dans des établissements scolaires ou régulièrement à la prison. Ils donnent à chaque fois lieu à des dépistages, mais qui peuvent s’étaler sur plusieurs semaines. Suite à un cas au lycée Félix-Eboué, à Cayenne, deux cents personnes ont été testées en deux mois, par exemple. Dans le cas des demandeurs d’asile de la place des Amandiers, la décision a été prise de les réaliser en trois jours, en raison de la future évacuation du site et afin d’obtenir les résultats des examens rapidement.
Source : La Lettre Pro ARS Guyane