La sécheresse exceptionnelle à laquelle fait face la Guyane, conjuguée aux grandes marées de ces dernières semaines, amène à surveiller de près les captages des usines d’eau potable du territoire.
(Par la Lettre Pro de l’ARS)
Plusieurs dispositifs sont en œuvre, depuis 2009, pour prévenir les intrusions d’eau saline dans le réseau. On se souvient que cette année-là, l’absence de grande saison des pluies avait menacé la qualité de l’eau sortant de l’usine de la Comté, qui alimente l’agglomération cayennaise. Un arrêté préfectoral avait limité la consommation d’eau. Nous n’en sommes pas là cette année.
Entre-temps, un réservoir a été créé près de l’usine de la Comté. Il permet de prendre le relais pendant trois à six heures – la durée de la marée haute – si l’eau ne devait plus être pompée dans la rivière. L’usine d’eau potable de Matiti a été inaugurée en 2013. Elle alimente également en partie les six communes de la CACL.
Au sein de la Direction générale des territoires et de la mer (DGTM), la Cellule de veille hydrologique mesure également la conductivité de l’eau, qui est un marqueur de sa salinité, grâce à des stations situées en aval des captages. Elles permettent donc d’anticiper l’arrivée d’une eau plus salée. L’usine du Dégrad saramaca, qui alimente Kourou, a peu de risque de recevoir de l’eau trop salée. Celle de Matiti, située en aval, guère plus. A Saint-Laurent du Maroni, si l’usine de Saint-Louis devait être touchée, celle de Saint-Jean du Maroni prendrait le relais.
Inquiétudes à Apatou
A la Comté, un premier seuil est fixé à 1 100 microsiemens par centimètre. C’est le seuil à partir duquel la consommation de l’eau serait déconseillée aux insuffisants rénaux. Si ce seuil devait être dépassé, le captage serait mis à l’arrêt et le relais serait pris par la réserve d’eau de la Comté pendant la durée de la marée haute. Il n’y aurait donc pas d’impact pour la population générale ni pour les insuffisants rénaux.
Le second seuil est fixé à 2 200 microsiemens par centimètre. La consommation de l’eau serait alors déconseillée pour l’ensemble de la population. Outre qu’il resterait les usines de Matiti et du Rorota pour alimenter la CACL, des mesures seraient prises pour assurer l’alimentation en eau potable. Si de prochaines grandes marées sont attendues à la fin du mois puis mi-novembre, la pluie devrait aussi faire son retour dans le bassin de la Comté, en amont de l’usine.
La sécheresse pose des problèmes dans d’autres territoires. La cellule santé-environnement de l’ARS a ainsi été informée que la nappe qui alimente le village de Ponta, à Apatou, n’est plus assez haute. La pompe à motricité humaine du village est à l’arrêt. La mairie envisage de fournir de l’eau en bouteille aux habitants. A la fin des grandes vacances, des écarts du bourg de Camopi avaient subi la même situation. Plusieurs habitants avaient souffert de maladies hydriques. Il est important de rappeler qu’en cas d’utilisation de l’eau du fleuve, il est indispensable de la faire bouillir avant toute consommation.
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