Jugé en appel pour l’assassinat de 15 opposants en 1982, Desi Bouterse nie toujours toute implication dans les crimes. Fin mars, son avocat avait réclamé son acquittement.
L’avocate générale du Suriname a de nouveau demandé, mardi 30 mai, une peine de 20 ans de prison contre l’ancien président Desi Bouterse, accusé de l’assassinat de 15 opposants en 1982. Elle a souligné la « violence » et « l’atrocité » des crimes commis.
L’ancien président de 77 ans, qui nie toute implication dans les crimes, a ironisé à sa sortie d’audience en déclarant : « S’ils m’arrêtent, je leur dirai ‘n’oubliez pas que je fume des Morello (marque de cigarettes), tant que vous m’en apportez assez’ ».
L’avocate générale par intérim, Astrid Niamat, a déclaré qu’en raison de la planification, de la violence particulière et de l’atrocité des meurtres des 15 victimes, il était justifié de prononcer cette peine. Elle a insisté sur le fait que l’accusé n’avait « exprimé aucun regret » ni « assumé la responsabilité de ses actes », y compris la responsabilité politique.
En première instance, Desi Bouterse avait été condamné à 20 ans de prison pour les meurtres commis en décembre 1982. Cependant, il était resté libre, conformément à la loi locale qui prévoit l’incarcération seulement après l’épuisement de tous les recours légaux.
La décision finale devrait être rendue au second semestre après une audience de plaidoirie de la défense.
Desi Bouterse a critiqué le parquet pour sa présentation de l’affaire. Son avocat avait précédemment demandé l’acquittement, affirmant qu’il serait « sage » et « patriotique » de mettre fin au procès.
Desi Bouterse, qui a été élu président du Suriname en 2010 et a exercé ce mandat jusqu’en 2020, est protégé par son statut de dirigeant, ce qui l’a empêché d’être extradé malgré un mandat d’arrêt émis par Interpol en 1999 aux Pays-Bas après condamnation de l’ex-dirigeant à 11 ans de prison pour trafic de cocaïne.