Des associations dénoncent l’organisation d’une opération d’évacuation programmée sur une parcelle de la mairie de Cayenne, au niveau de la « Cité Mère Teresa ». Près de 80 occupants illégaux devraient être délogés après une décision de justice favorable du tribunal administratif de Guyane.
« Plusieurs personnes vont se retrouver à la rue », s’alarme l’association « Vent d’ici Vent d’ailleurs », dans un communiqué de presse. La menace d’une opération d’évacuation plane au-dessus des occupants illégaux d’une parcelle de la mairie de Cayenne, en contrebas du Mont Baduel, vaste espace où l’habitat spontané a pris ses racines, entre la source de Baduel et la route de Raban.
Prévue au début du mois de mai, l’évacuation d’environ 80 occupants, selon le recensement des services municipaux, avait été repoussée après un recours de la Ligue des droits de l’Homme et de Médecins du Monde devant le tribunal administratif de Guyane. Elle est désormais imminente, suite au rejet dudit recours, d’après un responsable associatif.
« Les gens ne sont pas préparés pour une telle évacuation et ne savent pas où aller. Ils vont se retrouver à la rue malgré le fait qu’ils ont des enfants en bas âge », souligne le chargé de communication de VIVA. L’association a programmé une conférence ce mardi 23 mai à 17 h sur le « plateau » du Mont-Baduel.
« L’aspect humain n’a pas été pris en compte »
Avec l’appui de la Direction des Affaires Culturelles (DAC), la mairie de Cayenne porte un projet d’aménagement d’un centre d’art contemporain sur place. D’après Laura Hidair, maire adjointe de Cayenne en charge de la lutte contre l’habitat indigne et insalubre, le centre communal d’action sociale (CCAS) a mis en place « un suivi pour accompagner les personnes éligibles à un logement ». Mais, faute de papiers en règle, « la plupart des familles concernées ne sont pas éligibles » souligne l’élue.
Pour l’association VIVA, soutenue par les deux associations requérantes, l’enquête sociale menée avant l’expulsion « manque de détails » et « l’aspect humain n’a pas été pris en compte » en pleine saison des pluies. L’opération d’expulsion serait prévue jeudi 25 mai, selon l’association.
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