Les recherches se poursuivent ce mardi pour retrouver le chef coutumier teko de Camopi, porté disparu depuis un accident de pirogue sur le fleuve. Dans le bourg et au Grand Conseil Coutumier, les interrogations fusent quant aux contours de la mission menée de nuit par Guy Barcarel, son fils et un gendarme mobile.
L’émoi et la tristesse se mêlent aux doutes et interrogations depuis le début des recherches de Guy Barcarel, chef coutumier teko de Camopi et piroguier de la légion étrangère, porté disparu depuis un accident de pirogue sur le fleuve Oyapock ce dimanche 7 mai. Dans un communiqué, la préfecture de Guyane explique que la collision entre la pirogue conduite par Guy Barcarel et un tronc d’arbre flottant s’est produite dans le cadre d’une mission « Harpie »*, vers 21 h et dans des conditions météorologiques dégradées.
Comme la plupart des habitants du bourg, Laurent Yawalou, le maire de Camopi, a été averti du drame au lendemain des faits. Après avoir interrogé un responsable de la légion étrangère, l’édile fait part de son scepticisme quant à l’organisation de cette mission. « C’est une opération de gendarmerie qui s’est montée de façon inopinée » assure-t-il ce mardi matin.
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Dimanche soir, Guy Barcarel, 45 ans, a embarqué à bord d’une pirogue avec son fils et un gendarme mobile de l’escadron de Satory. Une course-poursuite s’est alors engagée avec une « pirogue logistique illégale » évoluant « dans le secteur de Camopi », rapporte la préfecture. Au niveau de la crique Jalbot, à environ une heure de pirogue du bourg, la pirogue conduite par le chef coutumier aurait heurté de plein fouet un tronc d’arbre à la dérive en raison des crues.
« Nous sommes très attristés »
« Il [Guy Barcarel] n’était pas équipé de gilet de sauvetage. Les deux personnes qui se trouvaient avec lui ont été percutées par une branche et sont tombées dans la pirogue. Guy est tombé en dehors et a certainement été assommé par une branche », explique Laurent Yawalou.
Depuis, les recherches aériennes et fluviales n’ont pas permis de retrouver le disparu. Ce mardi, une pirogue de légionnaires et de gendarmes a été engagée sur les lieux. Des habitants de Camopi et une délégation de la mairie participent également aux recherches.
Guy Barcarel, père de six enfants, est un membre actif du Grand Conseil Coutumier, où il représente la communauté teko. C’est aussi le coordinateur de l’environnement à la COPAG (Coordination des Peuples Autochtones de Guyane).
« Nous sommes très attristés par ce qui s’est passé. Les garimpeiros ne détruisent pas seulement la nature et les rivières, ils tuent aussi nos compatriotes. Nous attendons une réaction de l’Etat, c’était quand même un piroguier des militaires. » s’émeut Michel Aloïke, président de la COPAG et chef coutumier à Taluen.
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