Deux salariés d’une entreprise en charge de l’acheminement des passagers à mobilité réduite dans l’aéroport Félix-Eboué sont impliqués dans une affaire peu commune de trafic de stupéfiants.
Leur mode opératoire était bien rodé. Ces deux jeunes hommes, âgés de 26 et 27 ans, déposaient de la cocaïne dans les poubelles des toilettes de la salle d’embarquement de l’aéroport Félix-Eboué, à Matoury. L’objectif ? Permettre aux « mules », ces passagers qui transportent de la cocaïne entre la Guyane et la France hexagonale, de prendre en charge la drogue a posteriori des contrôles, notamment celui du scanner ex corpore.
Salariés de Guyane Transport Assistance Médicalisée (GTAM), les deux jeunes hommes auraient ainsi agi entre mai 2022 et fin septembre 2022. Ils avaient logiquement accès – sans être contrôlés – à cette partie de l’aéroport, puisqu’ils sont notamment en charge de l’acheminement des personnes à mobilité réduite jusqu’en salle d’embarquement.
LA MULE « CRACHE LE MORCEAU »
Mais, à la fin du mois de novembre 2022, une mule, interpellée sur le fait, a lâché le nom d’un des deux jeunes hommes qui lui aurait remis la drogue. Placés en garde à vue après les perquisitions de leurs domiciles respectifs, les deux ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Ils étaient tous deux présentés aux juges de l’audience des comparutions immédiates ce vendredi 14 avril.
Le plus âgé a un interdit bancaire et loge chez sa compagne. Son casier judiciaire est vierge et, sur conseil de son avocat Me Rudy Constant, il a réclamé un délai pour préparer sa défense. Le plus jeune, défendu par Me Boris Chong-Sit, a également un casier judiciaire vierge. Il travaillait à la GTAM depuis 2018 et venait récemment de signer un CDI après plusieurs petits contrats dans l’entreprise. Afin d’éviter « toute concertation », la procureure a sollicité un placement en détention provisoire des deux prévenus en l’attente du procès.
« On peut considérer qu’il n’y a pas de concertation possible, car ils s’incriminent mutuellement… » a suggéré Me Boris Chong-Sit. Après délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, décidant de placer en détention provisoire les deux jeunes hommes, qui seront donc jugés en comparution à délai différé le 19 mai.
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