Face à la recrudescence des actes de violences et aux difficultés administratives rencontrées par la filière aurifère légale, la FEDOMG a participé ce jeudi 6 avril à une réunion de travail avec le préfet de Guyane. Une large délégation d’élus s’est associée à cette démarche.
En berne, le secteur de l’orpaillage légal s’organise pour sortir la tête de l’eau. Selon la Fédération des opérateurs miniers de Guyane (FEDOMG), les opérateurs miniers rencontrent d’ « immenses difficultés à travailler la terre de Guyane ». Les causes de ce déclin sont conjoncturelles : le secteur déplore des actes de violences (braquages et vols) jugés de plus en plus nombreux sur les derniers sites d’exploitation légaux, mais aussi des « freins administratifs » qui empêchent l’activité d’exister économiquement.
« Ce sont 500-600 millions d’euros qui échappent chaque année à tous les chefs d’entreprise de Guyane, car, si nous les avions produits, on aurait dépensé 85 % de ces sommes dans l’économie Guyanaise. C’est l’équivalent du budget de la CTG. » a estimé Carole Ostorero, présidente de la FEDOMG, au sortir d’une réunion avec le préfet de Guyane ce jeudi 6 avril.
« L’insécurité première des orpailleurs est l’insécurité administrative. »
Pour exposer leurs difficultés, les représentants de la filière aurifère étaient accompagnés des deux députés de Guyane, Jean-Victor Castor et Davy Rimane, du sénateur Georges Patient, mais aussi de Patrick Lecante (maire de Montsinéry-Tonnégrande) et Michel-Ange Jérémie (maire de Sinnamary et président de l’Association des Maires de Guyane).
À l’ordre du jour, un plan d’action demandé par la filière aurifère légale afin de permettre l’occupation de certains sites illégaux. D’après la FEDOMG, le nombre d’opérateurs miniers est passé de 150 à une dizaine actuellement. Et pour Jean-Victor Castor, député de la 1ère circonscription, l’occupation des sites exploités par les garimpeiros (environ 280, selon un bilan dressé par les autorités en janvier 2023) ne doit pas « être une simple expérimentation ».
Mais avant toute installation, les opérateurs miniers ont besoin d’autorisations. « Aujourd’hui, ce qui est ressorti de la réunion et qu’on savait déjà, c’est que le problème vient des services déconcentrés de l’Etat. L’insécurité première des orpailleurs est l’insécurité administrative. » a tranché Jean-Victor Castor.
Une nouvelle réunion le 17 avril
Le préfet de Guyane, Thierry Queffelec, a estimé avoir incarné au cours de cette réunion « une administration locale qui est dans le sens de leur trajectoire [celle des opérateurs miniers], la création de valeurs. L’or et la Guyane, je crois que c’est un binôme qui est très solide ».
Des acteurs de premier plan étaient pourtant aux abonnés absents autour de la table : l’Ofb et l’ONF. Leur présence avait été sollicitée par les parlementaires, selon Jean-Victor Castor. Ce dernier tacle : « il faut mettre un terme à cette façon de procéder des administrations d’Etat qui ne travaillent pas à accompagner les entreprises pour qu’elles puissent avoir une activité. » Et d’ajouter : « ce que demandent les orpailleurs légaux, c’est d’avoir une activité, il faut planifier cette installation. »
La FEDOMG aura l’occasion de détailler davantage ses doléances en préfecture le 17 avril, date programmée de la seconde réunion avec les autorités.
Cliquez ici pour rejoindre un de nos groupes WhatsApp. Vous recevrez nos infos en temps réel !
Retrouvez l’ensemble des articles de cette rubrique en cliquant ici.
L’actualité en continu sur www.monewsguyane.com.
L’édition hebdomadaire de Mo News Guyane est aussi disponible en version numérique !