Le parquet du Suriname a demandé à la Haute Cour de justice de préserver la peine de 20 ans de prison prononcée à l’encontre de l’ancien président Desi Bouterse. L’audience en appel se poursuit jusqu’à la fin du mois de mars.
Bouterse rattrapé par son passé ? La pression pour emprisonner l’ancien président surinamais augmente alors que le parquet du Suriname a demandé à la Haute Cour de justice de maintenir sa peine de 20 ans de prison. En 2019, Bouterse, âgé de 74 ans, a été reconnu coupable d’avoir ordonné l’exécution extrajudiciaire de 15 opposants politiques 40 ans plus tôt. Cependant, Bouterse a fait appel et ne peut pas être incarcéré tant que la procédure d’appel n’est pas terminée. La Haute Cour décidera de la peine à infliger dans le courant de l’année.
« La vie est le bien suprême de tout être humain. De manière extrêmement froide et calculatrice, l’accusé a privé le droit à la vie de ces 15 victimes. Les victimes ont été criblées par une pluie de balles tirées sur elles à bout portant. Les parents survivants n’ont même pas eu la possibilité de dire au revoir à leurs proches avec dignité ». C’est ce qu’a déclaré mardi 31 janvier le procureur général par intérim, Carmen Rasam.
Verdict fin mars
Bouterse nie tout lien avec les exécutions et prétend que les victimes, incluant des avocats, des dirigeants syndicaux et des journalistes, ont été abattues alors qu’ils tentaient de fuir une fortification coloniale à Paramaribo, la capitale. Cependant, des témoins ont confirmé sa présence lors des meurtres et il a admis devant le tribunal avoir entendu des coups de feu le jour de l’exécution. Il a attribué les meurtres à son subordonné, Paul Bhagwandas, décédé en 1996.
Les meurtres ont eu lieu en 1982, sept ans après la proclamation d’indépendance du Suriname. Les avocats de Bouterse ont précédemment soutenu que les victimes travaillaient avec les Pays-Bas, la France et les États-Unis pour le renverser. Bouterse était le dirigeant de facto du Suriname dans les années 1980 et a été élu président en 2010. Il a exercé cette fonction jusqu’en 2020, date à laquelle son parti a perdu le pouvoir. L’audience en appel se poursuit jusqu’à la fin du mois de mars, après quoi la Haute Cour annoncera son verdict.
Cliquez ici pour rejoindre un de nos groupes WhatsApp. Vous recevrez nos infos en temps réel !
Retrouvez l’ensemble des articles de cette rubrique en cliquant ici.
L’actualité en continu sur www.monewsguyane.com.
L’édition hebdomadaire de Mo News Guyane est aussi disponible en version numérique !