En Guyane circulent couramment plusieurs langues. Violaine Machichi Prost a eu l’idée d’écrire Comptines et berceuses de Guyane , aux éditions Zebulo. Un livre pour enfant regroupant des œuvres en six langues parlées dans la région. Si cet ouvrage collectif est destiné à un public jeune, il est également adapté aux plus âgés désirant découvrir, apprendre ou s’améliorer. Entretien .
Comment est venue cette idée ?
Je venais d’accoucher de mon premier enfant, donc j’étais dans un mood où tout ce qui était autour des enfants, ça me plaisait. Et j’étais en master 2 Société et Interculturalité, à l’Université de Guyane. Et une amie me dit de regarder ce que fait son beau-frère fait à l’île de la Réunion.
On s’est dit qu’il fallait faire ça pour la Guyane. Et ça a mis six ans.
C’est un ouvrage qui a dû créer des débats ?
Quand on se lance dans un projet comme ça, il y a plein de débat, oui. Comment on représente la langue ? Comment on représente la composante culturelle ? Pourquoi on met des plumes et pas là ? Le vrai plus dans ce projet est que le débat existe et qu’on en discute. C’est ça qui a mis six ans.
L’exemple le plus visible est en langue Kali’na. Il y a le « i » barré. Si vous mettez un « i » tout simple ou avec un « plus », ce n’est pas la chose. Il y a aussi d’autres débats qui ne sont pas refermés et qu’on rouvrira pour le Tome 2.
Il y a eu des demandes autour de la représentation des composantes culturelles et en toute sincérité, ça fait encore débat. On n’est pas encore complètement satisfaits de ces représentations et il ne faut pas oublier que c’est une représentation artistique de l’illustratrice.
Comment l’illustration a été définie ?
L’illustratrice, Cécile Arnicot, est une personne qui a vécu en Guyane et donc elle nous a proposé ses dessins. Donc là, on est vraiment sûr des propositions artistiques. Il y a eu des orientations demandées et on savait qu’on voulait travailler pour des enfants. Donc le choix des couleurs n’est pas anodin.
Elle a eu besoin de la traduction ou de la contextualisation pour savoir quoi dessiner. Et après, elle a eu la volonté de vouloir mettre des touches de chaque composante culturelle. Par exemple, sur le chant en Ndjuka, on est essentiellement sur le fleuve. Ou la comptine en Hmong, elle a voulu mettre les éléments que l’on retrouve quand on va à Cacao. C’est un parti-pris. Ça peut faire débat et tant mieux.
Retrouvez cet ouvrage à Cultura, Case’A Bulles, à l’association Kassik à Maripasoula, à 14,90 euros.
Découvrez l’intégralité de cette interview et les dessous de ce projet en détail dans le magazine n°98 .
Violaine Machichi Prost, coordinatrice-cheffe de projet de l’ouvrage.
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