Des polémiques ont éclaté ce mardi après le décès d’une jeune femme de 24 ans, enceinte de 7 mois, dans la nuit de samedi à dimanche à l’hôpital de Cayenne. Emilienne était mère d’une petite fille d’un an et trois mois. Elle avait été prise en charge au pôle femme enfants depuis mardi dernier, victime entre autres de vomissements. La famille de la jeune maman a fait appel à Trop Violans car elle « n’arrivait pas à obtenir des réponses » à ses questions a t’elle indiqué ce mardi matin devant les bureaux de la direction de l’hôpital. L’association présidée par Olivier Goudet est alors intervenue, et comme c’est régulièrement le cas, avec ses méthodes. A savoir, mettre une telle pression devant la direction de l’hôpital, que le directeur, Christophe Robert, a reçu la famille de la jeune maman décédée dimanche, ainsi que des membres de Trop Violans dans son bureau. La direction de l’hôpital nous a toutefois indiqué qu’elle avait eu par téléphone, un frère de la jeune femme et qu’une information devait être donnée aujourd’hui à la famille.
La famille dénonce plusieurs choses et demande des explications à l’hôpital.
Elle dénonce :
- le manque d’explications de l’hôpital sur les causes du décès
- le manque d’explications de l’hôpital sur les démarches à suivre
- l’absence d’explication sur ce qui s’est passé la nuit du drame et les heures précédents
- des propos déplacés envers la jeune femme aujourd’hui défunte, lorsqu’elle était prise en charge. Elle aurait été traitée de « vomisseuse » par du personnel soignant
- savoir pourquoi le bébé n’a pas pu être sauvé malgré tout
- savoir pourquoi aucun obstacle médico-légal n’a été observé et pourquoi le corps a été transporté, sans que la famille n’en soit averti, vers une morgue privée ?
A ces questions et accusations, l’hôpital ne souhaite pas réagir mais a toutefois exprimé « sa profonde solidarité avec la famille d’une parturiente et de son enfant à naître, tous deux décédés dans l’établissement malgré tous les efforts des soignants, dans la nuit de samedi à dimanche ». L’hôpital a également annoncé le lancement d’une « enquête approfondie », dans un communiqué à lire ci-dessous.
L’une des soeur de la jeune femme a répondu aux questions de Mo News et explique le désarroi ressenti par la famille :
En marge de ce soutien à la famille de la jeune femme enceinte décédée, Trop Violans a attaqué une nouvelle fois le préfet de Guyane, Thierry Queffelec. Cette fois-ci, et ce n’est pas vraiment la première fois, Trop Violans, a attaqué le préfet sur le domaine du privé. L’association a sous-entendu, à travers les propos de son président Olivier Goudet, que l’épouse du préfet aurait bénéficié de conditions privilégiées lors de son accouchement jeudi dernier à la maternité de l’hôpital de Cayenne parlant de « deux poids deux mesures ». Le préfet Thierry Queffelec a vivement réagit dans un communiqué officiel que nous vous proposons de retrouver ci-dessous.
Réaction du préfet Thierry QUEFFELEC suite aux propos de l’association Trop violans :
« Le Préfet de la région Guyane, s’insurge de l’instrumentalisation INDIGNE faite par cette association qui entend lutter contre toutes les formes de violence et d’incivilités. Des déclarations mensongères, calculées et qui divisent, en utilisant la peine d’une famille en grand deuil.
Thierry QUEFFELEC à titre personnel exprime ses plus sincères condoléances à cette famille et à ses proches, et espère qu’ils pourront trouver l’apaisement dans cette épreuve très difficile.
Jeudi dernier, dans cette même maternité, Thierry QUEFFELEC a accueilli son enfant dans des circonstances médicalement compliquées, qu’il interdit à quiconque de commenter. Néanmoins, il tient à démentir sans ambiguïté ces sous-entendus malveillants, qui insultent en premier lieu l’ensemble des équipes médicales du Centre Hospitalier de Cayenne et tout particulièrement celles du Pôle Femme Enfant. Aucun renfort n’a été demandé pour la prise en charge de son épouse. En aucun cas et à aucun moment Thierry
QUEFFELEC ou son épouse n’ont douté de la grande qualité des équipes soignantes guyanaises, qu’ils remercient. En tant que préfet, Monsieur QUEFFELEC réitère tout son soutien aux équipes médicales et para-médicales, éprouvées tant par la crise sanitaire, que par leur activité quotidienne.
Enfin, il faudrait dire stop à ceux qui ont fait de la haine sociale leur fonds de commerce, désormais inaudible. Faire avancer un territoire n’a rien à voir avec ces méthodes obscurantistes, il faut savoir séparer le vrai du faux pour se concentrer sur l’intelligence des dossiers. Chacune et chacun d’entre nous mérite d’être respecté, ce que ne permet pas la banalisation de la violence sous toutes ses formes y compris quand elle se déguise en défenseur des droits. »
La réaction du CHC (Centre hospitalier de Cayenne) :
« La Direction du Centre hospitalier de Cayenne tient à faire part de sa profonde solidarité avec la famille d’une parturiente et de son enfant à naître, tous deux décédés dans l’établissement malgré tous les efforts des soignants, dans la nuit de samedi à dimanche. Elle confirme qu’une enquête approfondie a été immédiatement lancée pour connaître les causes de ce douloureux événement. Sans attendre, les équipes médicales et soignantes ayant participé à la prise en charge de la patiente se sont rendues disponibles pour la famille, dans un esprit de transparence et dans le cadre défini par la Loi. Le CHC regrette cependant que la douleur de cette famille soit instrumentalisée pour attiser la violence envers son personnel, déjà fortement éprouvé par une crise sanitaire longue. Il affirme que tous les patients et patientes sont soignés avec un engagement de tous les instants, sans distinction aucune en termes d’origine ou de nationalité des patients. C’est la grandeur de l’hôpital public, à laquelle sont viscéralement attachés tous les personnels du centre hospitalier de Cayenne. »