Werleson Q. comparaissait vendredi 23 décembre devant le tribunal pour une tentative d’évasion du Centre Pénitentiaire de Guyane, au sein duquel il purge une peine pour orpaillage illégal.
Le « choc carcéral » l’aurait poussé à bout. C’est l’argument présenté vendredi aux juges par Werleson Q., ressortissant brésilien condamné à 12 mois d’emprisonnement ferme pour orpaillage illégal.
Depuis le quartier des arrivants, le jeune homme de 27 ans a préparé une tentative d’évasion qu’il a mis à exécution le 6 novembre. Avec l’aide d’un détenu surnommé « le tisseur », il avait confectionné une corde de 5 mètres pour l’occasion. Objectif : escalader un des murs qui entoure le centre pénitentiaire avant de descendre en rappel.
Il a rapidement déchanté. Au 6 novembre, le projet d’évasion prend forme et Werleson Q. escalade la grille de séparation entre le hall et la cour de promenade. Il accède à une « sous-pente » entre le bâtiment et les toits permettant l’aération de l’intérieur du centre pénitentiaire.
Corde manquante
Seul problème, le détenu n’était pas équipé de la « corde » que son codétenu était censé lui passer. De plus, il s’est retrouvé coincé dans la deuxième partie de son ascension, sur les lames horizontales qui surplombent le grillage anti-intrusion.
Démasqué grâce aux caméras de surveillance, Werleson Q. a assuré aux gendarmes qu’il avait lui-même confectionné la corde. Il ne faisait pas l’objet d’une surveillance particulière, a contrario d’autres détenus, car son casier n’avait aucune mention avant cette première condamnation.
« C’est la première fois que je me retrouve en prison, je voyais tout le monde arriver, changer de quartier, et moi, je restais dans la même cellule. J’ai écrit à mon médecin. C’était difficile pour moi les 20 premiers jours, j’ai pris cette décision-là. » a-t-il déclaré aux magistrats vendredi.
Aux arrivants
Pour Marie-France Sauvagnac, représentante du ministère public, cette tentative d’évasion a causé « un trouble de fonctionnement important » au sein du centre pénitentiaire. Selon la parquetière, il y a lieu de prononcer 6 mois de prison supplémentaires à l’encontre du détenu, qui purge depuis octobre sa peine dans le quartier des arrivants.
« L’inactivité ne le rend pas bien, ce qu’il voudrait, c’est être actif », souligne l’avocate à la défense. Le temps long de ce passage aux arrivants interpelle, car en moyenne les détenus y passent entre 7 et 10 jours.
Dans sa décision, le tribunal a suivi la demande de la parquetière et complémente ainsi de 6 mois de prison la peine purgée par l’orpailleur illégal. Ce dernier a fait appel de la première décision de justice à son encontre et passera le 16 février devant la cour d’appel.
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