Le prévenu n’a cessé de nier les faits. S’estimant lui-même victime d’une agression. Il a été condamné à un an de prison ferme.
Marlon U., 31 ans, résidant du quartier Balata à Matoury, se présente l’air las face aux trois juges qui lui font face dans la salle d’audience des comparutions immédiates. Après 6 mois de contrôle judiciaire et un court passage à l’hôpital, il comparaît pour « agression sexuelle » et « vol avec violence ». Des faits à teneur transphobe ayant pris lieu et place sur la plage de l’anse Montabo, à Cayenne. En l’état, un méli-mélo désordonné de propos et d’auditions, raison pour laquelle le tribunal a demandé un supplément d’informations (l’affaire a été renvoyée à deux reprises).
Parmi les nouveaux éléments récoltés, l’appel au 17 d’un témoin, lanceur de la première alerte auprès des forces de l’ordre. L’homme connaissait les deux victimes, des élèves du lycée Melkior-et-Garré qui s’étaient réfugiés en état de choc dans une épicerie de Montabo. Deux victimes qui n’ont jamais changé de version. Il s’agit – selon ce jeune homme et la personne transgenre qui l’accompagnait – d’une agression à caractère transphobe commise avec un couteau.
Il casse le couteau de l’agresseur en deux !
Le 2 juin 2022, les policiers interviennent suite à ce premier signalement. L’auteur est immédiatement désigné et facilement localisable : il est allongé sur la plage, inconscient et totalement dénudé. Ses habits ont été découpés aux ciseaux avant d’être jetés dans le sable.
Les deux victimes informent les forces de l’ordre qu’elles se sont aperçues plus tôt qu’un homme les guettait et marchait autour d’elles. Un rôdeur insistant, qui a fini par s’approcher de la jeune femme transsexuelle de 19 ans en lui demandant une faveur sexuelle. Elle lui répondit « non », avant que l’homme ne la touche avec sa main au niveau des parties intimes et de la poitrine. Son copain de 21 ans s’interpose à ce moment-là, et casse en deux morceaux le couteau dégainé par le guyanien de 31 ans après une écharpade et quelques entailles causées par l’arme blanche.
« J’ai utilisé le couteau après que les deux aient essayé de m’attaquer. » assure Marlon U. à la barre du tribunal. Hospitalisé après les faits, il s’est vu prescrire 21 jours d’ITT et se décrit sponte sua comme étant lui-même victime d’une agression. L’arroseur, arrosé ? « Si vous dîtes que vous vous êtes fait agresser, pourquoi vous n’avez pas déposé plainte ? » questionne la présidente d’audience.
Un an ferme
« On ne peut pas parler de légitime défense » nuance la substitut du procureur. Néanmoins, s’il y a bien eu des coups échangés, le monsieur « est manifestement revenu à plusieurs reprises muni d’un couteau » poursuit-elle.
En situation irrégulière sur le territoire Marlon U. a menti sur son identité, difficile de prendre ses déclarations pour argent comptant. Sans remettre en cause la version des deux victimes dans la procédure, la magistrate demande une peine de 3 ans d’emprisonnement dont 18 mois assortis d’un sursis simple avec mandat de dépôt. La balle est désormais du côté de la défense, mais l’homme a fait le choix de ne pas prendre d’avocat, plaidant lui-même pour sa version des faits.
Après délibéré, le jugement tombe. Arrivé sur le territoire à l’âge de 27 ans et père de 2 enfants, le trentenaire écope d’une peine aménageable. Le tribunal a suivi le quantum réclamé, 3 ans d’emprisonnement, mais revoit à la baisse la peine ferme : un an. Un juge d’application des peine décidera le 14 décembre si l’homme passera 12 mois sous bracelet électronique ou derrière les barreaux.
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