Fraîchement diplômée en podologie, Elenka Briais a décidé de rentrer dans sa Guyane natale pour y ouvrir un cabinet dans le quartier de Mont-Lucas à Cayenne. La podologue de 27 ans entend bien participer à la nouvelle image du quartier.
C’est lorsqu’elle part en Hexagone poursuivre ses études supérieures qu’Elenka découvre la podologie. « J’ai été à une journée porte ouverte dans l’école de podologie et j’ai eu un coup de cœur avec le métier », se souvient la jeune femme de 27 ans. Soins, pédicure, podologie… C’est ce mélange qui lui a plu, ainsi que le contact « direct » avec le patient.
En septembre 2020, à la fin de ses études, la Saint-Laurentaise est revenue en Guyane, presque naturellement : « Ça a toujours été mon objectif ». Installée chez sa grand-mère, à Cayenne, Elenka fait ses armes dans un cabinet à Matoury. Un remplacement, sa première expérience professionnelle depuis son diplôme. Et en avril 2021, elle ouvre son cabinet dans le quartier de Mont-Lucas.
« J’aimerais participer à la nouvelle image de Mont-Lucas »
« Je revenais de la métropole donc je ne connaissais pas forcément Mont-Lucas, surtout que j’ai grandi à Saint-Laurent », confie la podologue. « Pour moi, l’insécurité, il y en a un peu partout », partage-t-elle de nouveau. Les personnes autour d’elle ont, de prime abord, émis des doutes. En effet, Elenka a entendu dire qu’elle aurait sûrement des difficultés à faire venir la nouvelle patientèle dans le quartier.
Cette dernière ne laisse pas ce sentiment d’insécurité s’emparer d’elle. « Une fois, on m’a arraché ma chaîne. Après, je considère que c’est un peu ma faute parce qu’on m’a prévenu du fait de ne pas avoir de bijoux apparents. Heureusement, c’était du toc », se souvient-elle. Elenka nuance tout de même en précisant que l’association de Mont-Lucas œuvre : « ces derniers temps, ça va beaucoup mieux ! »
« Beaucoup viennent pour le diabète »
En ce qui concerne la patientèle, la podologue a du travail ! Des habitants du quartier viennent dans son cabinet. « Ils sont plutôt contents quand ils voient que je suis Guyanaise et que je suis retournée ici », observe-t-elle. Tout en sachant que les coûts des soins en podologie sont non négligeables, Elenka a décidé de ne pas faire avancer les frais aux patients diabétiques pour les pousser à suivre leurs soins et avoir un bon suivi.
Car une majorité de patient la consulte pour du diabète. Que ça soit au niveau de l’alimentation, la prise du traitement, le suivi de la glycémie et les soins des pieds, Elenka observe qu’une éducation thérapeutique serait la bienvenue. Encore une fois, elle nuance : « Il y en a quand même qui suivent correctement ! »
En Guyane, le bouche-à-oreille fonctionne « dans le bon comme dans le mauvais », d’où la construction de sa patientèle : « si le patient est satisfait, il aura plus tendance à en parler à son cercle. Du coup, je pense qu’on a une patientèle qui nous ressemble un peu plus, un peu à l’image de qui nous sommes », analyse-t-elle. Des patients sympathiques, ouverts, détendus et calmes, selon la jeune femme.
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