Une femme de 54 ans comparaissait mardi 22 novembre pour des faits de violences commis sur sa fille, une adolescente de 15 ans, le soir du 20 novembre à Saint-Laurent du Maroni.
« Un véritable drame familial » dans les mots de l’avocate Me Louze-Donzenac, représentante de l’administratrice ad hoc de cette adolescente. En cette soirée du 20 novembre, par ailleurs date d’anniversaire de la journée internationale des droits de l’enfant, la jeune fille de 15 ans a fait les frais d’une véritable décharge de violence au domicile de sa mère. Son « tort » ? Être partie à une crémaillère sans l’accord de son parent, quinquagénaire et titulaire d’un poste dans la fonction publique à Saint-Laurent du Maroni.
« Je voulais lui donner une leçon à l’ancienne »
Ce soir-là, les gendarmes interviennent suite à un appel d’un ami de la fille. Alors qu’elle revient de la soirée, la jeune adolescente explique que sa mère l’attendait. La violente scène qui a suivi est surréaliste : « on a une victime qui explique avoir reçu des coups de pieds et des coups de poings, elle parle aussi d’une morsure au niveau du poignet et d’un étranglement avec une rallonge électrique. » retrace la substitut du procureur de la République. La mère de famille aurait passé le cordon autour de la lycéenne, avant de serrer et de la maintenir contre un mur. « L’enfant de 15 ans dit qu’elle a eu peur pour sa vie » souligne le ministère public.
À la barre, la mère, une femme menue et petite de taille, explique qu’elle a des « difficultés » avec sa fille et se dit « obligée », par exemple, de fermer les volets de la chambre de l’adolescente à clé pour éviter qu’elle sorte. « La rallonge, je ne suis pas arrivée avec en me disant que j’allai l’étrangler. Je voulais lui donner une leçon à l’ancienne » raconte la quinquagénaire, en proie à une addiction à l’alcool. Elle reconnait consommer environ 1 litre de bière forte par jour.
10 mois de prison ferme
Et d’ajouter : « son schéma, c’est de me provoquer et de me dire : « de toute façon comme ça je serai placée en famille d’accueil » ». Devenu réalité, ce placement en dehors du domicile familial de l’adolescente a suscité pour seule réaction au cours de l’audience : « bien sûr, je voudrais qu’elle revienne chez moi, mais il faut que je trouve une aide, je suis à bout. »
La substitut du procureur reconnaît au cours de ses réquisitions n’avoir « aucun doute » sur le fait que la mère de famille « regrette ». Cependant, le ministère public ne voit « aucune issue de secours » et demande une peine de deux ans d’emprisonnement dont un an assorti d’un sursis probatoire d’une durée de deux ans.
Du point de vue de la défense, le principal tort qu’a eu cette maman est « de ne pas avoir cherché d’aide ». Elle a été « dépassée par les évènements » d’après la robe noire. La décision tombe finalement vers 20 h au tribunal judiciaire du Larivot, dans la salle des comparutions immédiates : la mère de famille écope de 2 ans d’emprisonnement dont 14 mois avec sursis probatoire de deux ans. La partie « ferme » de cette peine – 10 mois – peut être aménagée, sur décision d’un juge d’application des peines.
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