Opale Coutant est doctorante au sein du Laboratoire Évolution et Diversité Biologique (EDB), à Toulouse. Elle se concentre sur l’étude des écosystèmes amazoniens et l’impact de l’humain sur la biodiversité de la Guyane. Cette jeune guyanaise de 27 ans est lauréate du Prix Jeunes Talents Pour les Femmes et la Science France 2022, organisé par la Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’Unesco.
« L’intérêt pour la recherche, je l’ai eu assez tard », se souvient Opale Coutant. Pourtant, aujourd’hui, la recherche fait partie intégrante de son quotidien. C’est lors de son 2e stage en master que le déclic pour ce domaine survient et qu’elle décide de se consacrer à l’étude des écosystèmes amazoniens et l’impact des activités humaines sur la biodiversité de la Guyane.
Des recherches utiles pour les autres
En ce moment, Opale Coutant tente de quantifier les impacts des activités humaines sur la biodiversité d’eau douce en Guyane. Ce qui implique les animaux marins qui y vivent. « On peut déjà voir que le taux de déforestation en Guyane est le plus faible d’Amazonie, mais qu’il y a une perte de poisson drastique et c’est ça la particularité des écosystèmes d’eau douce ! », analyse-t-elle. En effet, ces écosystèmes collectent les pressions de l’homme et concentrent toutes les substances polluantes. Ce qui entraîne des changements dits physico-chimique, alors qu’au premier abord, il n’y a rien de marquant.
Ainsi, le problème majeur relevé est l’accroissement démographique, si important, qu’il modifie cette biodiversité. Il est maintenant question de pouvoir établir des mesures de conservation adaptées au territoire et aux exploitations. « C’est un challenge dans le temps », souligne la doctorante.
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Mais malgré ses observations, Opale Coutant ne souhaite pas s’engager dans l’écologie politique : « Ce n’est pas mon domaine de compétence, mes travaux de recherche sont de la documentation factuelle. Mais ça peut être une base pour les autres qui souhaitent construire ou qui ont des projets ». La jeune chercheuse tempère : « La médiation scientifique est importante pour moi. Je me suis beaucoup engagée dans ma thèse et c’est pour ça que j’espère que le Prix l’Oréal-Unesco pourra m’aider. »
Pour les femmes et pour la science
Les Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco se veulent engagés pour la visibilité des femmes dans le monde scientifique. Ils permettent de remettre chaque année près de 250 dotations dans plus de 110 pays. Ces prix apportent aux jeunes talents un soutien spécifique à un moment charnière de leur carrière scientifique.
Dans le domaine, la guyanaise de 27 ans, l’écologie, ne présente pas forcément les fortes disparités, mais « pour les postes à haute fonction, les femmes disparaissent ». La scientifique fait donc partie des 35 chercheuses qui ont obtenu le Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco. Elles bénéficieront de 15 000 à 20 000 euros pour leurs travaux et de formations en leadership. C’est-à-dire développement personnel, négociation, communication et prise de parole en public, etc.
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Opale Coutant souhaite également lever le voile sur les idées qui peuvent être véhiculée dans l’imaginaire collectif : « C’est parfois un univers un peu flou pour les gens ou qui a l’air inaccessible, alors que non. On est juste des jeunes chercheurs qui font des longues études. »