Les représentants des syndicats qui composent la FSU-Guyane ont tenu une conférence de presse de rentrée ce mercredi 7 septembre. Premier constat au cours de cette semaine de rentrée : près de 500 postes de professeurs sont encore vacants en Guyane.
Le manque de professeurs, un sujet inflammable alors que la rentrée est déjà passée. Pour prendre du recul, les syndicats du FSU-Guyane organisaient une conférence de presse « de rentrée » après l’échéance redoutée du 5 septembre. En guise de premier bilan, les chiffres fournis par le syndicat majoritaire dans l’enseignement du second degré inquiètent. Près de 250 postes seraient encore vacants dans le 1er degré, presque autant que dans le second. Ce qui représente environ 500 postes à pourvoir en Guyane pour cette rentrée 2022.
« Ce sont des estimations qui sont minimisées, on préfère dire un peu moins et être sûrs de nos chiffres », souligne Florent Hennion, cosecrétaire départemental du SNES-FSU.
Alors que près de 89 000 élèves ont repris le chemin de l’école depuis ce lundi 5 septembre, le syndicat fait part de son inquiétude grandissante : « on sait que cette académie est déficitaire en enseignants, en encadrants administratifs, en assistants sociaux… Mais à chaque rentrée, on reste dans cette situation. Les arrivants ne comblent pas le déficit. »
Un premier bilan qui contraste fortement avec les déclarations politiques qui n’ont pas manqué au cours des mois de Juillet-Août. Le nouveau ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a notamment assuré que chaque élève aurait un enseignant en face de lui dès septembre. En Guyane, le constat est sans appel pour les syndicats. « L’administration est aussi en souffrance, constate Jaïr Suley cosecrétaire du syndicat SNES-FSU. Il y a un manque de personnel, le travail n’est pas fait en temps et en heure et cela a des conséquences sur le terrain. Ça se répercute aussi sur les élèves, c’est un effet domino et rien n’est fait. D’année en année, c’est pareil, voire pire. »
Au creux de la vague
Certains établissements pâtissent plus que d’autres du manque de personnels. À Maripasoula, 12 postes sont vacants au collège Gran Man Difou. Situation équivalente au lycée professionnel Elie Castor à Kourou : il manque 18 enseignants. Au lycée Bertène Juminer de Saint-Laurent, 14 postes sont à pourvoir.
Selon le syndicat, les chantiers à prioriser devraient être ceux de la gestion administrative des personnels et des constructions scolaires.
En 2019, 169 écoles et 44 établissements du second degré étaient recensés sur le territoire. Si plusieurs établissements scolaires dont le lycée de Maripasoula et la cité scolaire de Saint-Georges devraient sortir de terre la rentrée prochaine, cela pourrait ne pas suffire pour accueillir tout le monde puisque chaque année l’académie enregistre une augmentation de 3 % des effectifs chez les élèves, ce qui représentera environ 8 000 élèves supplémentaires dans trois ans.
« La priorité n’est pas mise sur l’Education », conclut le syndicat.