Emrick Lalsie est un jeune homme engagé auprès de la jeunesse guyanaise. Et hormis, sa mobilisation du lundi 22 août au Rectorat, il possède de nombreuses flèches à son arc. Prêt à tout pour accompagner jusqu’au bout les jeunes des quartiers cayennais, un de ses objectifs : les réinsérer dans leur voie professionnelle. Entretien.
Quel est ton lien avec les jeunes dans les quartiers ?
Les jeunes que je retrouve dans les quartiers, sont ceux qui ont été scolarisés et que j’ai retrouvé dans le système scolaire. Donc, ils savent qui je suis et ils viennent tout de suite vers moi. Parfois, il y a ceux qui hésitent, mais d’autres personnes les redirigent vers moi. Donc, je joue un rôle de médiateur, de prévention. Parce que certains étaient pleins d’idées noires, de dépression, je les ai accompagnés et réinsérés dans la voie professionnelle.
Il faudrait qu’il y ait des médiateurs dans les quartiers… Des régies de quartiers. Ces dispositifs peuvent être mis en place par les communes. C’est ce qui manque, quelqu’un qui puisse être le relai des jeunes. Parce qu’à part jouer au football ou rester devant le chinois, ils n’ont pas beaucoup d’aide, ils ne sont pas accompagnés. Et ça, c’est ma grande problématique aujourd’hui.
Concrètement, comment tu t’y prends ?
Il y a cet aspect où ce sont les vacances. Certains ont besoin d’activités, de travailler… Moi, le travail que je fais avec les communes, est d’installer des points dispositifs relais pour que je puisse accompagner le jeune dans sa démarche, et le rendre autonome pour qu’il puisse poursuivre tout seul. J’ai envie qu’on parle en bien de Cayenne, que le chômage a baissé chez les jeunes, etc.
Et même auprès des forces de l’ordre, je me suis permis à plusieurs reprises, lorsqu’il y a des problématiques dans les quartiers, de demander si on pouvait travailler sur un support de médiation / prévention au lieu de la répression. Parce qu’en « déboulinant » comme ça, vous vous mettez en danger, les jeunes vont prendre ça comme une menace.
LIRE AUSSI : Baromètre jeunesse 2021 : les jeunes Guyanais doutent
Ce n’est pas perturbant d’aider des personnes qui ont presque, voire ton âge ?
Au début, oui. Je me posais des questions, mais je ne divulguais pas mon âge. Et la jeunesse, c’est l’avenir du pays. La posture que j’avais face à eux était comme s’ils faisaient face à quelqu’un de déjà âgé. Alors au bout de plusieurs échanges, il y a toujours un parmi le lot qui demande. Et quand je dis mon âge, tout le monde n’y croit pas. Ça pose un doute, mais je fais avec.
On te voit bientôt en politique alors ?
On m’a souvent posé cette question. Ça reste à voir. Oui, ça peut se préparer, mais comme je le répète souvent : pour pouvoir être élu, faire quelque chose ou s’engager dans la politique, on ne peut pas se lever du jour au lendemain et se dire : « Je suis candidat ». Non, ça se prépare, ça se travaille. Il faut travailler sur le terrain, pas huit mois avant l’élection, et moi, je pense que oui, je suis quelqu’un qui travaille beaucoup. Si jamais on me proposait, pourquoi pas.
LIRE AUSSI : Emploi, vaudou et grève de la faim, que se passe-t-il à Max Joséphine ?
Des projets pour l’avenir ?
J’ai des projets de vie associative, de citoyenneté, de social. J’essaye d’intégrer les jeunes dans ce dispositif de bénévolat pour que demain, ils aient l’expérience dans leur domaine par rapport à là où ils veulent travailler. Je veux aussi faire des collectes, pour les cadeaux, et pas seulement pour Noël ! Rendre visite dans les hôpitaux, aux enfants et les personnes âgées aussi, dans les Ehpad. Je vais aussi accompagner les jeunes dans la musique à travers des animations de quartier et dans le sport : tournoi de foot ou de basket.
Cliquez ici pour rejoindre un de nos groupes WhatsApp. Vous recevrez nos infos en temps réel !
Retrouvez l’ensemble des articles de cette rubrique en cliquant ici.
L’actualité en continu sur www.monewsguyane.com.
L’édition hebdomadaire de Mo News Guyane est aussi disponible en version numérique !