La 2e adjointe à Maripasoula, Juliette Daniel, sera traduite en justice en octobre prochain devant la chambre détachée du tribunal de Saint-Laurent du Maroni. Celle qui est aussi et surtout (dans l’actualité politique de cette année) candidate aux élections à la CTG sur la liste du président sortant Rodolphe Alexandre sur la section du Haut-Maroni, sort tout juste d’une garde à vue, révélée hier par le média en ligne France-Guyane, au cours de laquelle elle a été interrogée pour un certain nombre de faits qui lui étaient reprochés.
Cette garde à vue faisait suite à une « procédure dans le cadre de la lutte contre le travail illégal menée sur réquisition du parquet de Cayenne » vient de préciser Samuel Finielz, le procureur de la République de Cayenne. « Une opération a eu lieu le 19 mai dernier sur place à Maripasoula sur l’ancien site touristique du Tolenga Lodge », situé à proximité de Maripasoula sur l’Inini. « A l’issue de cette procédure, un certain nombre de faits, pénalement qualifiables, ont été constatés » rajoute le représentant du parquet en Guyane. Parmi ces faits, celui a été le plus relayé est celui de l’élevage de tortues charbonnières, qui est « une espèce animale domestique dont la détention est irrégulière », avec des personnes qui étaient sur place « sans titre de travail et sans titre de séjour », dont la présence a été constatée sur le site avec la présence de matériels qui étaient « susceptible d’être en lien avec l’orpaillage illégal (détention illicite d’un corps de pompe) avec des activités de travail de l’établissement actuellement en cours sans que les personnes n’aient été déclarées » détaille le procureur. Juliette Daniel a donc été placée en garde à vue par les services de la section de recherche de la gendarmerie de Cayenne. C’est le groupe spécialisé de la gendarmerie, qui vise à traiter des filières de soutien logistique à l’orpaillage illégal qui a traité cette affaire.
Conditions de travail et logement « contraire avec la dignité humaine »
Au cours de cette garde à vue, Juliette Daniel a contesté les faits qui lui étaient reprochés. Elle a été déférée ce jeudi matin devant le parquet de Cayenne. Elle sera convoquée à l’audience du 19 octobre à 10 heures au tribunal de proximité de Saint-Laurent du Maroni pour « aide au séjour irrégulier de 3 étrangers en situation irrégulière en état de récidive légale, suite à une précédente condamnation de 2015 », pour « des faits de complicité d’orpaillage illégal », « emploi d’étrangers sans titre de travail » et pour « transport et détention de l’exploitation et de l’élevage d’une espèce animale non domestique », « conditions de travail et logement incompatible avec la dignité humaine », « contrebande de marchandise prohibée venue du Suriname », et pour « travail dissimulé aggravé » puisqu’il a concerné en tout 5 salariés. Elle a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire guyanais, interdiction de se rendre au Tolenga Lodge et de se rendre sur la rivière Inini et d’une caution de 1 500 euros, et de se rendre une fois par semaine à la gendarmerie de son lieu de résidence. « Juliette Daniel, tant qu’elle n’a pas été condamnée bénéficie de la présomption d’innocence » conclut le procureur de la République Samuel Finielz.
L’équipe de Rodolphe Alexandre a présenté une réaction officielle hier aux médias, signée du nom de l’équipe : « Nous avons pris connaissance de la mise en garde à vue de Juliette Daniel, colistière sur la section Haut Maroni. Nous en prenons acte. Nous sommes des républicains et avons confiance en la justice. Madame Daniel est une élue municipale de proximité à Maripasoula, impliquée aussi bien dans la vie politique de sa commune, que dans la vie associative. Elle présentait toutes les conditions pour être sur notre liste, qui pour rappel, a été validée en préfecture. Juliette Daniel reste présumée innocente et nous ne doutons pas de sa volonté à apporter tous les éléments afin de faire rapidement la lumière sur cette affaire ».