JKS propose des bourses pour des jeunes dont les revenus ne permettent pas de réaliser leurs études sereinement. Pourtant, obtenir des aides financières, même pour une association, n’est pas une étape facile. Témoignage de Fabiola Padovani, fondatrice de la bourse JKS.
Cette bourse JKS, c’est pour rendre hommage à son ami, James Kelly Sudre, décédé dans un accident de moto en 2009, que Fabiola Padovani l’a créée. « C’était un ami de longue date et lorsqu’il est décédé, j’avais déjà l’idée de faire cette bourse », raconte-t-elle. Les années passent et après quelques problèmes de santé, elle passe le pas : la bourse FKS voit le jour en 2022.
Pour sa première année, la bourse JKS va essayer d’aider trois jeunes : Rowan, Anthéa et Cleysone. Masseur-kinésithérapeute, professeurs ou encore politique, tous doivent financer leurs études, ce qui n’est pas toujours évident. Par exemple, Cleyson a été accepté à HEIP SPP (Hautes Études Internationales et Politiques Sciences Po Paris) pour la rentrée de septembre 2023. La bourse JKS pourrait lui payer les frais de scolarité s’élevant à 1 100 euros.
Anthéa, quant à elle, doit se rendre en Hexagone à la rentrée 2022 pour suivre une licence de musicologie. Elle devait déjà partir l’an dernier, mais faute de moyens, elle a donc travaillé comme documentaliste pour payer son billet d’avion.
Trouver des financements, plus facile à dire qu’à faire…
Pourtant, obtenir de l’aide n’est pas si simple. Fabiola peine à se lancer : « Je ne pense pas quoi ça soit lié au Covid. J’ai plus l’impression qu’aider les jeunes, ça n’intéresse pas… » En effet, elle propose 1 500 euros par jeune. En juin dernier, un gala avait été organisé pour récolter de l’argent : « Ça n’a donné que 400 euros », se désole Fabiola.
« Je frappe à toutes les portes, j’ai quelques retours, mais on me dit : « Ok, pour un seul jeune ». Je n’ai pas de retour précis, n’y écris ». Pour cette année, elle va aller jusqu’au bout du projet, mais les actions de 2023 sont en périls : « Je ne suis pas sûre de recommencer. »
Tous sont motivés et souhaitent continuer, mais face aux refus, le découragement est parfois présent. Cleysone, lui, s’il s’écoutait, il arrêterait. Mais il en a envie, alors il se bat, a-t-il exprimé. Fabiola se donne jusqu’à fin août pour obtenir des financements : « Si au moins un des trois arrive à partir, c’est déjà une grande victoire ». Rowan est le plus proche du but, il a déjà ses billets d’avion.
« Les jeunes ont confiance envers l’association. Mais c’est envers le système qu’ils n’ont plus confiance », conclut Fabiola Padovani.