Hier, lundi 11 juillet, le syndicat UNSA Éducation a dressé un premier bilan de l’année scolaire écoulée. Problèmes d’attractivité, conditions de travail dégradées, gestion des ressources humaines jugée calamiteuse… La longue liste des difficultés rencontrées par le personnel éducatif cette année a été exposée point par point.
Cette année, l’UNSA Education a réclamé à plusieurs reprises des états généraux du climat scolaire et de la sécurité publique. Si aucune réunion de concert avec la préfecture et le rectorat n’a été mise en place, le syndicat, qui compte près de 1600 adhérents, a rappelé ce lundi 11 juillet les motifs de cette requête.
Les problématiques de violences scolaires « ont explosé » en 2021-2022 rappelle l’UNSA. « Nous l’avons vu plus particulièrement sur les secteurs de l’Ouest et de Soula », a expliqué le syndicat pendant la conférence de presse annuelle où il dresse un bilan de la période écoulée.
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Au-delà des phénomènes de violences, les conditions de travail du personnel éducatif « se dégradent » et la gestion des ressources humaines est « désastreuse », déplore l’UNSA.
Ressources humaines
Il y a un peu moins d’un an, à la rentrée de septembre 2021, près d’une centaine de contractuels étaient sans solutions d’affectations. « Nous espérons qu’il n’y aura pas le même souci cette année. Le recteur a reconnu les défaillances de l’administration sur ce dossier-là. » fait valoir Pascal Briquet, secrétaire régional de l’UNSA.
Des contractuels de plus en plus sollicités, notamment dans les communes de l’intérieur. Dans certains établissements scolaires, 90% des postes affectés concernent des personnels non-titulaires, selon le syndicat.
« Sur les sites isolés, les contrats durent 12 mois avant d’être pérennisés. On demande à ce qu’il y ait un véritable accompagnement qui soit mis en place. » poursuit le secrétaire régional du syndicat.
La liste des griefs imputés à la gestion des ressources humaines est peut-être le fil rouge des doléances présentées ce lundi. Le manque de personnels infirmiers a été également souligné : « Elles sont à bout de souffle et demandent du renfort, surtout sur les sites isolés et dans les établissements avec internat, qui sont amenés à être plus nombreux. Il faudrait que le décret Rep+ soit respecté et que tous les collèges aient deux infirmières », rappelle l’UNSA. Le décret Rep+ précise en ses termes que chaque collège doit bénéficier des services d’au moins 2 infirmières.
Les métiers de l’Education nationale en panne d’attractivité
Au niveau national, pour la rentrée, plus de 4000 postes n’ont pas été pourvu aux concours d’enseignants, selon des chiffres publiés le jeudi 7 juillet. D’après l’UNSA, cela se joue à deux niveaux sur le territoire : l’attractivité de l’académie et l’attractivité dans l’académie.
« Pour parler d’attractivité il faut déjà chercher à faire séduire. Le problème c’est que le métier que l’on fait n’est pas mis en valeur. Pour les lycées et les étudiants qui souhaitent s’orienter, on parle des métiers d’avocat, des métiers du bâtiment, de l’esthétiques, mais rien autour des métiers de l’éducation, alors qu’on a des besoins qui sont connus et criants. » nous explique Kelly Comper, secrétaire générale du SE-UNSA.
Réponse conjoncturelle à cette problématique, la part importante de contractuels dans l’académie a été rappelée ce lundi. Les contrats courts représentent 30% du personnel éducatif en Guyane. L’UNSA réclame de facto une « prime locale de mobilité », pour les « personnels chevronnés » qui voudraient exercer dans les sites isolés. Ce qui permettrait ainsi aux jeunes contractuels d’exercer dans des établissements plus proches de leurs lieux de formation…
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