Les forces armées de Guyane participent depuis lundi 13 juin à la 6e édition de l’opération « Avec nos blessés » (ANB ) . Un défi sportif qui réunit cyclisme, canoë, course et marche.
De Saint-Laurent du Maroni à Oyapock, les 40 volontaires des forces armées de Guyane mettront leur pierre à l’édifice dans cette opération sportive qui vise à soutenir les militaires blessés lors de leurs missions. En Guyane, la DIRISI (Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information de la Défense) a répondu présent. L’objectif pour les coureurs et de parcourir le territoire de la frontière surinamaise à la frontière brésilienne en moins de 48 heures.
Le défi a commencé lundi 13 juin à 14 h 30 de Saint-Laurent du Maroni , pour la première partie course / vélo . Avec un parcours de nuit également, les relais sont arrivés ce matin, mardi 14 juin à Cayenne. Puis à midi, le relais s’est poursuivi à la base navale de Stoupan pour le départ en Canoë. La remontée du fleuve jusqu’à la Comté est symbolique comme l’explique le lieutenant-colonel Franck, directeur du DIRISI de Guyane : « Les fleuves sont un des principaux moyens de communication en Guyane. »
Le relais de 8 h 15 à la Madeleine entre l’adjudant Serge (à gauche) et le capitaine Tony (à droite). CC – Anaïs Bernadine
Le relais de 12 h 15 à la base navale de Stoupan entre le premier-maître Riwan (à gauche) et le lieutenant-colonel Franck (à droite) qui continue le défi en canoë. CC – Anaïs Bernadine
À ceux qui sont tombés pour la France…
Créé en 2017, « Avec nos blessés » a pour but de soutenir les soldats français blessés autour d’une journée nationale instaurée par le Chef d’état-major de l’armée de Terre : la journée nationale des blessés de l’armée de Terre (JNBAT ) . Mais les victimes de la guerre ne se résument pas qu’à cette branche. En effet, l’armée de l’Air et la Marine sont également concernées. Cette journée nationale se déroule le 24 juin, date symbolique à laquelle furent créés les premiers secours pour les milliers de blessés restés sur le champs de bataille de Solferino. Aujourd’hui, ces premiers secours sont connus sous la dénomination : Croix-Rouge.
Alors en 2022, pour que la date ne soit pas uniquement une journée nationale, elle devient « Avec nos blessés », pour une série d’opérations sportives. Au total, 120 évènements ont été organisés dans toute la France. « C’est aussi une manière de marquer notre soutien, mais aussi auprès de nos jeunes, que l’armée soutient ses hommes. Et à nous-même, c’est une fierté de pouvoir arborer nos valeurs d’entraide entre nous. » explique l’adjudant-chef Christophe, organisateur de l’événement.
L’objectif n’est pas de récolter des fonds, mais de témoigner leur soutien aux blessés par un effort commun. « Vous parliez tout à l’heure d’un devoir de mémoire, pas seulement. On a des blessés au quotidien, et on n’aura jamais assez de fonds pour les aider, aider leur famille… » se confie le capitaine Tony.
Le premier-maître Riwan court depuis 4 h 30 du matin. Il a parcouru 17 km jusqu’a Soula. Puis 10 km pour le relais à Stoupan. Il repart vers Cacao aux alentours de 18-19 heures selon le temps de ses coéquipiers. CC – Anaïs Bernadine
Le lieutenant-colonel Franck au départ de la base de Stoupan avec son binôme direction la Comté. CC – Anaïs Bernadine
6 binômes canoë se relaient tous les 3 km pour parcourir les 17,5 km jusqu’à la Comté. CC – Anaïs Bernadine
Et ceux qui sont parfois oubliés
Une blessure n’est pas seulement physique. Parfois, elle n’est pas visible. La blessure mentale, psychologique peut s’avérer fatale. Entre 2010 et 2019, 3 400 soldats ont été blessés en opération extérieure. 600 sont blessés physiquement, les 2 800 restant sont touchés psychologiquement.
Pendant longtemps, l’image d’un blessé de guerre était physique. Elle était l’image emblématique d’un homme qui s’est battu pour son pays. La difficulté à percevoir et reconnaître la blessure psychologique a pris des décennies entières. C’est le 10 janvier 1992 qu’elle est reconnue comme telle.
Découvrez la carte interactive des opérations « Avec nos blessés » :