Ce vendredi 10 juin est la date historique et symbolique de l’abolition de l’esclavage en Guyane. À cette occasion, la ville de Cayenne a rendu hommage à trois femmes maronnes, a partagé l’histoire de la crique Fouillée et a organisé un concert à la place du coq, à Cayenne.
10 juin 1848, l’abolition de l’esclavage est prononcée en Guyane. Ce sont environ 12 500 esclaves qui deviennent libres. La ville de Cayenne a présenté une zone géographique peu connue, mais majeure dans l’histoire : la crique Fouillée. Cette dernière fait partie de la culture de l’époque coloniale. Elle a été creusée par des esclaves. Elle n’a pas de source unique et est la jonction entre le Mahury et la rivière de Cayenne.
C’est en 1770 que la crique Fouillée apparait. Elle a deux fonctions majeures. D’abord, économique, puisqu‘elle permet la jonction entre le haut de la Comté, l’Approuague et Cayenne. Ainsi, les produits agricoles sont acheminés vers le port de la Cayenne pour être exportés en Hexagone. Sa deuxième fonction est militaire. Lorsque la révolte de 1794, qui a coûté la vie à 11 personnes, a eu lieu, les forces militaires sont arrivées en 48 heures sur les lieux.
La crique Fouillée vue du ciel :
Concerts et expositions pour le devoir de mémoire
À la place du coq, se sont déroulés un concert et des expositions pour célébrer l’abolition de l’esclavage. L’association folklorique guyanaise Wapa était sur les lieux. Laur-lenn Reivax, chargée de communication, a souligné l’importance du 10 juin sur le territoire guyanais.
« Ce soir, nous ferons surtout des danses d’abattis, des danses de travail, car nos ancêtres esclaves travaillaient beaucoup dans les abattis. C’est important pour nous parce que ce sont des personnes qui se sont battues pour que nous soyons libres aujourd’hui, qui ont souffert pour notre liberté. Et comme nous avons des jeunes dans notre groupe, c’est important de leur montrer que le 10 juin ce n’est pas une date pour en être une. C’est une date qui nous appartient », développe-t-elle.