Le projet de centrale du Larivot a fait l’objet d’une conférence de presse, ce mardi matin, organisée par la fédération régionale du bâtiment et des travaux publics de Guyane (FRBTP), la CPME et le MEDEF.
« Existe-t-il ou non une raison impérative d’intérêt public majeur. N’existe-t-il pas des solutions alternatives satisfaisantes ? ».
Le rapporteur public du tribunal administratif de Cayenne avait introduit son raisonnement par ces deux problématiques, en préliminaire, le 31 mars, pendant l’audience au cours de laquelle les associations de protection de l’environnement ont plaidé pour l’annulation de l’arrêté d’autorisation environnementale nécessaire à l’exploitation de la centrale électrique.
Maintenant que France Nature Environnement et sa filiale Guyane Nature Environnement ont obtenu, une nouvelle fois, gain de cause, le monde économique qui gravite autour du projet porté par EDF PEI (Production électrique insulaire) pose ses chiffres et tente de gommer l’idée d’une dichotomie entre la centrale qui doit supplanter à la désuète installation de Degrad-des-Cannes et les installations de production d’énergie plus « vertes ».
« Le chantier, c’est 189 emplois, dont beaucoup en provenance de la main d’œuvre locale. C’est pas souvent qu’on a un chantier comme celui-là. Il y a une clause d’insertion. À la FRBTP on s’est battu pour que tous les chantiers aient une clause d’insertion. » a introduit le président de la FRBTP de Guyane Franck Ho Wen Szé devant un parterre de chefs d’entreprises du BTP, au cours d’une conférence de presse qui rassemblait également les représentants des syndicats de la filière « Construction » de Guyane.
Avec un fonctionnement d’abord prévu au fioul avant qu’EDF PEI (production électrique insulaire) ne mise sur la biomasse liquide, « un mix énergétique est tout à fait possible en Guyane » a également dit le président de la FRBTP.
« On n’a pas vu les autres élus des collectivités »
Chiffres en pagaille et syndic’ d’entreprises (MEDEF, CPME) des deux côtés de la table, le volet social et économique du projet de centrale s’est aussi inscrit à l’ordre du jour. Alors que les travaux en sont encore au stade de terrassement, le besoin en main d’œuvre permettrait de faire travailler 189 personnes, selon la FRBTP.
« Aujourd’hui la question c’est : qu’est-ce qu’on fait ? », a posé Jean-Marc Avril, vice-président de la CPME Guyane. Selon les organisateurs de la conférence de presse, rallier intégralement l’avenir énergétique du territoire aux énergies renouvelables est une idée chimérique.
« Ceux qui sont en Guyane depuis un certain temps ont tous connu des périodes terribles où le barrage de Petit-Saut ne fonctionne pas et où l’énergie solaire ne peut pas suffire. La centrale sert à réguler le mix énergétique. » a illustré Olivier Mantez, ancien président de la FRBTP et président de NOFRAYANE.
« La Guyane c’est un peu le territoire des espoirs déchus. Systématiquement, lorsqu’il y a de grands projets, on arrête tout. On doit faire des arbitrages entre l’emploi, le développement et les besoins du territoire. » a tonné un chef d’entreprise impliqué dans les travaux.
Thara Govindin, présidente du MEDEF, a quant à elle regretté le fait que « peu d’élus » se sont « appropriés le sujet ». Elle tempère à notre micro : « la CTG soutient ce projet, preuve en est puisqu’elle a fait un recours. Mais on n’a pas vu les autres élus des collectivités et je trouve ça un peu dommage parce que si c’était le cas on comprendrait vraiment l’intérêt et les enjeux pour ce territoire. »
Franck Ho Wen Szé va plus loin : « la population Guyanaise doit prendre part à ce débat. Effectivement, le monde économique se fait entendre, c’est dans notre rôle, ne rien dire ça signifierait qu’on cautionne. »
Quatre procédures et recours seront à suivre dans les prochaines semaines concernant le permis de construire de la centrale, le permis de canalisation et de transport, l’arrêté d’utilité publique et la servitude d’utilité publique.
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