Le groupe rebelle de l’Armée de libération nationale (ELN) colombienne a annoncé lundi matin un cessez-le-feu de 10 jours pour permettre aux élections présidentielles du 29 mai de se dérouler pacifiquement.
« Nous décrétons un cessez-le-feu unilatéral de 0h00 le 25 mai jusqu’à 24h00 le 3 juin pour que ceux qui souhaitent voter puissent le faire en paix », a déclaré le groupe rebelle dans un communiqué.
Cependant pour le groupe, » le cessez-le-feu ne couvre que les forces militaires et policières du gouvernement. Nous nous réservons le droit de nous défendre en cas d’attaque. »
Le communiqué ajoute que le groupe rebelle est disposé à reprendre les pourparlers de paix suspendus par le président Ivan Duque en janvier 2019, un jour après que le groupe ait perpétré un attentat à la bombe dans une académie de police à Bogota. Attentat qui a tué 21 policiers et en a blessé 68 autres. Ivan Duque a déclaré qu’il n’était pas disposé à négocier avec les rebelles compte tenu de leur refus de cesser les attaques contre la population et les forces de sécurité.
« Un processus de paix avec l’ELN est la meilleure opportunité pour résoudre les problèmes prioritaires pour le pays tels que la corruption, les meurtres de dirigeants sociaux et le trafic de drogue », lit-on dans le communiqué. Le groupe de guérilla a ajouté que la volonté de reprendre les pourparlers de paix était entre les mains du prochain président.
« La balle est dans le camp du nouveau président ».
Gustavo Petro, un ancien chef de la guérilla de gauche, est en tête des sondages lors de l’élection.
Du côté du gouvernement colombien le son de cloche est totalement différent puisque le ministre de la Défense Diego Molano a fait une déclaration après l’annonce du groupe armé, affirmant que la trêve est donnée par les forces militaires et non par le groupe rebelle. « Ce matin, j’ai entendu qu’ils disaient qu’ils allaient décréter une trêve afin de se positionner pour de futurs dialogues », a déclaré Molano. « Ici, la sécurité est assurée par la Force publique… celle qui a garanti et garantira la sécurité pendant les élections », a-t-il déclaré.
Une situation qui au final se révèle être beaucoup plus complexe et pourrait se transformer en crise diplomatique, le gouvernement colombien soutient que la plupart des principaux dirigeants de l’ELN se cachent actuellement au Venezuela voisin.