Douze personnes, dont huit citoyens turcs, ont été enlevées alors qu’elles voyageaient en bus en Haïti, ont indiqué des responsables du gouvernement haïtien, alors que le pays est en proie d’une vague d’attaques de gangs de plus en plus puissants.
Le groupe a été pris en otage dimanche alors qu’il se dirigeait vers la capitale Port-au-Prince depuis la République dominicaine voisine, a déclaré lundi le consul turc Hugues Josue.
Il a déclaré qu’ils étaient membres de l’association musulmane Ashape, qui dispense depuis 2019 des cours de langue et une éducation religieuse, selon son site Internet. « Lors de leur enlèvement, ils sont descendus du bus et ont eu le temps de contacter leur organisation », a-t-il déclaré. La police haïtienne a confirmé l’enlèvement.
Ils ont été enlevés à l’est de Port-au-Prince, entre les communes de la Croix des Bouquets et de Ganthier, a ajouté Hugues Josue, précisant que les cinq hommes et les trois femmes sont âgés de 20 à 26 ans. Une rançon aurait été exigée et des sources diplomatiques affirment travailler avec les autorités locales pour sauver les citoyens turcs.
Ils étaient dans un bus qui a quitté Saint-Domingue, la capitale dominicaine, à 9 heures du matin transportant « un chauffeur dominicain, une hôtesse haïtienne et 10 passagers », a indiqué Michaelle Durandis, une représentante de la compagnie de bus Metro. « Parmi les 10 passagers, il y avait huit Turcs et deux Haïtiens », a-t-elle déclaré à la radio haïtienne Vision 2000, ajoutant qu’elle n’avait eu aucun contact après que le véhicule ait traversé la frontière en milieu d’après-midi.
Les Nations Unies ont déclaré la semaine dernière que des affrontements entre gangs rivaux dans le nord de Port-au-Prince ont coûté la vie à au moins 75 personnes depuis que de nouvelles violences ont éclaté le 24 avril. L’organisation mondiale s’est dite « profondément préoccupée par la détérioration rapide de la situation sécuritaire » dans la ville.
Pendant des décennies, les gangs armés se sont déchaînés dans les quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince, mais ils ont accru leur emprise sur la capitale haïtienne et le pays dans son ensemble ces dernières années, faisant monter en flèche les meurtres et les enlèvements