Jills Vanegas est triple champion aux jeux mondiaux des sapeurs-pompiers. Le quintuple médaillé a accepté de répondre aux questions de Mo News sur sa préparation et cette compétition peu connue de tous.
Après son premier titre de champion du monde en 2008 à Liverpool (Angleterre) et 2015 à Fairfax (États-Unis), Jills Vanegas est de retour au 14e Jeux Mondiaux des Sapeurs-pompiers 2022 (World Firefighters Games ) qui se déroulent actuellement à Lisbonne, au Portugal, jusqu’au 7 mai 2022. Pour sa première journée de compétition, le nageur sapeur-pompier de Cayenne, remporte cinq médailles d’or et obtient les titres de Champion du monde aux 200 mètres nage libre, 100 mètres Papillon et 200 mètres 4 nages, dans la catégorie 50-59 ans. Pour Mo News, Jills Vanegas a accepté de répondre sur sa préparation et cette compétition.
Vous avez plusieurs casquettes, pouvez-vous les résumer ?
Je suis enseignant professeur d’EPS au lycée de Balata, en Guyane. Je suis né en Guyane et je suis pompier volontaire au CSP (Centre de secours principal) de Cayenne depuis une quinzaine d’années. Je suis aussi sauveteur aquatique et sauveteur héliporté toujours, aux SDIS de Guyane. Et je tiens un club de natation : Les marsouins de Matoury , avec mon frère.
Depuis combien de temps vous participez à cette compétition ?
Je participe aux jeux des sapeurs-pompiers depuis pas mal d’années, depuis 2014. J’ai découvert ces jeux suite à des rencontres avec des sportifs. Étant ancien nageur de haut niveau, je me suis remis à l’eau et j’ai fait des compétitions Masters. Il y a des championnats d’Europe, du monde, sapeur-pompier et police, une année sur 2. Donc j’ai pu représenter à plusieurs reprises la Guyane, avec de très bons résultats. En Guyane, je suis malheureusement le seul nageur à être allé dans toutes ces éditions.
Ce championnat est peu connu de tous, pourtant il y a des milliers de compétiteurs…
Alors pour cette édition, il y avait 33 000 athlètes et une quarantaine de disciplines sportives. Il y a des sports collectifs, de l’athlétisme… Ça se termine le 7 mai.
Donc la natation, c’était sur trois jours et nous étions une vingtaine de Français. Moi, je représente la Guyane. Même si on est un département français, on nous considère comme un pays, voilà. C’est sûr que je reste Français, mais on m’a classé dans un pays : Guyane française, un peu comme dans les Caraïbes, quand je participe [à des compétitions, ndlr].
Comment vous êtes-vous préparé malgré les restrictions sanitaire, notamment les fermetures de piscine ?
J’ai de la chance, mon frère est directeur de la piscine Aquazonia, à Matoury . Et avec l’autorisation de la mairie de Matoury , j’ai pu accéder au bassin pendant toute la pandémie, a vec des protocoles bien stricts. Je nageais, en général, de 6 heures du matin, jusqu’à 8 heures. Après, j’enchaînais avec mon travail. C’est vrai que je n’ai pas été trop perturbé, mais il faut toute une organisation autour de ça, puisqu’on a sa vie personnelle, sa vie professionnelle, mon club… ma vie de pompier aussi.
Champion latino-américain sapeur-pompier et police en 2017 à Guadalajara, Mexique.
Vous êtes présent sur beaucoup de championnats, vous avez des sponsors ?
Très bonne question. Une grande majorité vient de ma poche. J’ai pu avoir des aides de la CTG et de l’UDSPG (Union départementale des sapeurs-pompiers de Guyane) et de l’État-major. Mais c’est vrai qu’on est jamais trop avantagé par rapport à d’autres sports collectifs. Malheureusement, la natation ne bénéficie pas de beaucoup d’aide…
Bon, je ne m’arrête pas à ça, mais c’est sûr qu’une aide est toujours la bienvenue. Surtout que je prévois de partir au Canada l’année prochaine, si tout se passe bien et si la santé me le permet. Pour l’instant, je suis toujours aussi motivé et avec ces résultats ça me donne que plus envie de continuer.
Vous avez d’autres objectifs en vue ?
Dans une dizaine de jours, je vais rejoindre une autre équipe de nageurs guyanais, en civil. Par contre, ils ne sont pas pompiers. C’est le championnat international de Tunisie qui se déroulera du 11 au 15 mai à Tunis. Et le championnat du monde Sapeurs-pompiers et Police, en 2023, à Winnipeg, au Canada.
Les Jeux mondiaux des sapeurs-pompiers ?
Cette compétition a été créée en 1988. La première édition a attiré 1 800 athlètes et 1 400 accompagnateurs de 17 pays. C’est un événement sportif international ouvert à tous les sapeurs-pompiers à temps plein et à temps partiel, volontaires, sapeurs-pompiers de structure, de forêt ou d’aviation, personnel militaire d’intervention d’urgence, et les membres de leur famille immédiate du monde entier.
Les jeux ont lieu tous les deux ans dans différents pays et proposent plus de 50 sports et défis, dont le tir à l’arc, le rugby à 7, la planche à voile, le poker, la natation, l’athlétisme et le softball, le « Toughest Firefighter Alive » étant le point culminant de cet événement.
Les objectifs des jeux sont d’introduire les quatre concepts suivants dans les entreprises :
Promouvoir la santé et l’activité physique
Fournir un forum pour l’échange d’informations entre les pompiers
Favoriser la convivialité entre pompiers
Encourager la participation de la famille