Le président brésilien Jair Bolsonaro doit de nouveau faire face aux attaques de ses adversaires après qu’un député ait déclaré avoir découvert des preuves que l’armée brésilienne avait approuvé et payé plus de 35 000 pilules de Viagra et 60 implants péniens.

Le député fédéral Elias Vaz a déclaré mardi qu’il avait obtenu des données sur les dépenses du portail de transparence du gouvernement brésilien, qui montraient que l’armée de l’air du pays avait reçu 28 320 des pilules contre l’impuissance par le biais de huit achats à partir de 2020, tandis que l’armée et la marine en recevaient respectivement 5 000 et 2 000.

« Nous devons comprendre pourquoi l’administration Bolsonaro dépense de l’argent public pour acheter du Viagra, et pour un montant aussi élevé », a déclaré Elias Vaz, appelant le ministère de la Défense du pays à expliquer les achats.

L’armée brésilienne a déclaré dans un communiqué qu’elle avait acheté les pilules de Sildénafil pour traiter  hypertension artérielle dans les poumons causée par l’obstruction des petites artères. Mais selon un rapport diffusé par les principaux médias brésiliens, la dose prescrite par l’armée ,25 mg et 50 mg, est généralement utilisée pour traiter la dysfonction érectile, et non l’hypertension artérielle, qui nécessite des doses de 20 mg.

Un autre politicien de l’opposition, Marcelo Frexio, député fédéral du Parti socialiste brésilien, a tweeté  que Elias Vaz et lui avaient demandé au ministère public fédéral d’enquêter sur les achats. « L’argent public, qui sort des poches des Brésiliens, doit être utilisé pour servir l’intérêt public », a-t-il écrit.

 

Plus tard dans la journée, Elias Vaz a également déclaré que les données sur les dépenses publiques montrent que l’armée brésilienne a payé 60 prothèses de pénis en silicone d’une valeur de 3,5 millions de reals brésiliens, soit 691 856 Euros, depuis 2020. « Le peuple brésilien a du mal à obtenir des médicaments (…) et pourtant un groupe de personnes est traité avec des prothèses coûteuses », a-t-il dit lors de son communiqué.

Dans une déclaration faite à un média local, l’armée brésilienne a déclaré qu’elle n’avait acheté que trois des prothèses en 2021 et les avait utilisées pour des patients dans le cadre de son fonds de santé militaire. Les autres prothèses répertoriées dans les données représentaient une « estimation » des prix des implants, a déclaré le porte parole de l’armée cependant la déclaration ne mentionnait aucun achat d’implants péniens à partir de 2020.

D’autres politiciens se sont joints à l’indignation visant l’administration de Bolsonaro et les forces armées brésiliennes. « Le cas curieux d’un président qui tarde à vacciner sa population mais qui s’empresse d’acheter du Viagra pour les militaires », a tweeté un conseiller de la ville de Niterói. De son côté, le vice-président du Parti travailliste démocrate, Ciro Gomes, a partagé un tweet teinté d’ironie : « A moins qu’ils ne prouvent qu’ils développent une arme secrète, capable de révolutionner l’industrie internationale de l’armement, il sera difficile de justifier l’achat de 35 000 unités d’un médicament contre la dysfonction érectile. »