Sylviane Cédia fêtera ce mercredi ses 60 ans de carrière sur la scène du Zéphyr. Pour honorer l’artiste guyanaise, la Collectivité Territoriale de Guyane a décidé de rebaptiser la mythique salle de spectacle en son nom.
Comment en êtes-vous arrivée à commencer à chanter il y a 60 ans ?
Il y a 60 ans, chanter était pour moi une simple distraction, avant de devenir une véritable passion. C’était d’abord un accompagnement. Grâce à mes parents, j’ai eu la chance de grandir au bord du fleuve, à Maripasoula et à Saint-Laurent, entourée par la nature. J’étais envoûtée par elle et je fredonnais souvent. Mes parents, grands amateurs de musique, écoutaient des chansons françaises à la radio, et je m’amusais à imiter les chanteurs. Puis, j’ai décidé de me produire en public, au-delà des scènes familiales. C’est ainsi que j’ai participé à un concours de radio-crochet lors de la fête patronale de Saint-Laurent du Maroni.
60 ans plus tard, vous êtes toujours sur le devant de la scène. Quel est votre secret de longévité ?
Je dirais qu’il y a plusieurs secrets, mais je ne vais pas tous les dévoiler (rires). Ce qui est sûr, c’est que lorsqu’on aime quelque chose, il faut le faire bien et avec passion. Se respecter soi-même et respecter les autres, c’est tout aussi essentiel.
Mercredi, vous fêtez vos 60 ans de carrière sur la scène du Zéphyr. Parlez nous de ce concert exceptionnel.
Il y aura beaucoup de surprises ! Sur scène, je serai entourée d’invités spéciaux. Ce sera un moment inoubliable, plein de joie et d’allégresse. J’espère que le public sera au rendez-vous pour porter haut les couleurs de la musique guyanaise, comme je m’efforce de le faire depuis tant d’années.
» Une salle qui porte mon nom, c’est quelque chose de grandiose ! »
Nous avons entendu dire que vous allez recevoir un cadeau spécial : le Zéphyr va officiellement devenir la salle de spectacle Sylviane Cédia.
Oui, c’est vrai (rires). J’en suis profondément émue. Parmi tous les trophées et distinctions que j’ai reçus, c’est une marque de reconnaissance immense. Je n’en avais jamais rêvé, pas plus que des médailles ou décorations. Mais une salle qui porte mon nom, c’est quelque chose de grandiose !
En avril, vous avez sorti un Collector Volume 1.
Je fais partie d’une génération qui aime encore avoir un CD entre les mains. Beaucoup de mes chansons, surtout les anciennes, me sont régulièrement demandées. C’était donc l’occasion idéale de les réunir sur un même support. Pour mes 60 ans, c’était aussi une façon de remercier toutes les personnes qui m’ont soutenue et qui continuent de m’accompagner dans ma carrière. Cela a été un gros travail, car il fallait respecter un minutage précis, ce qui m’a obligée à faire des choix. Normalement, il y aura deux ou trois volumes de ce collector.
Avez-vous déjà pensé à prendre votre retraite artistique ?
Souvent, je me dis que c’est maintenant que tout commence (rires). Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et comme je le dis toujours : si un jour je ne tiens plus debout, donnez-moi une chaise, une guitare et un micro, et je serai comblée (rires).