Les deux principaux suspects dans le meurtre d’Alicia Faye ont été libérés en octobre dernier pour vice de procédure. Ses parents portent plainte contre X pour corruption.
C’est un drame qui a marqué les mémoires : Alicia Faye, une jeune Girondine de 25 ans, est assassinée en mars 2021 à Cayenne, exécutée d’une balle dans la nuque après avoir été recrutée à Bordeaux pour transporter de la drogue.
Trois ans après ce drame, ses parents dénoncent une justice défaillante et des procédures entachées de vices, qui ont conduit à la libération des deux principaux suspects.
Des remises en liberté controversées
Le 16 octobre dernier, Dhane L., poursuivi pour meurtre et trafic de stupéfiants, a été libéré sous contrôle judiciaire par la Cour de cassation en raison d’un vice de forme. Moins de 24 heures après sa libération, il a disparu, contraignant les autorités à lancer un mandat d’arrêt international.
Quelques jours plus tard, Flaviano M., également suspecté dans cet assassinat, a lui aussi été remis en liberté pour des raisons similaires.
Ces remises en liberté successives, malgré leurs condamnations dans le volet trafic de stupéfiants (10 ans pour Dhane L. et 5 ans pour Flaviano M.), laissent la famille d’Alicia désemparée.
« Ma fille n’est qu’un numéro de dossier pour la justice, qui se moque de nous ! Oui, elle a fait une erreur, mais les trafiquants lui ont retourné la tête. Et ils l’ont exécutée d’une balle dans la nuque. Pourquoi ? On veut savoir », s’indigne son père, Bernard Faye.
Face à ces rebondissements, les proches d’Alicia Faye ont porté plainte contre X pour corruption, dénonçant de graves failles dans le traitement de l’affaire.
Une date de procès en attente
Bien qu’une nouvelle juge d’instruction ait repris le dossier en janvier dernier [la première juge ayant été dessaisie après avoir reçu des menaces de mort d’un des suspects, ndlr], le volet concernant l’assassinat d’Alicia reste paralysé : aucune date de procès aux assises n’a encore été fixée.
Pour la famille, l’attente est devenue un combat. Elle réclame des réponses et une justice qu’elle juge, pour l’heure, défaillante.