Le barreau de la Guyane dénonce les postes vacants de président de juridiction, procureur de la République et directeur de greffe au sein du tribunal judiciaire.
Depuis plusieurs mois, le tribunal judiciaire de Cayenne connaît une vacance de postes significative. Face à cette situation « inédite », le barreau de la Guyane décide d’interpeller l’État.
« Nous dénonçons le fait qu’il n’y ait actuellement personne à la tête de la juridiction du tribunal judiciaire. Aujourd’hui, tous les postes sont occupés par des intérimaires, donc de façon provisoire. C’est une situation inédite à l’échelle nationale », dénonce Christine Charlot avocate au barreau de Guyane.
Des postes vacants sur plusieurs mois
Depuis 18 mois, le poste de directeur de greffe reste inoccupé. À cela s’ajoute celui de procureur de la République, vacant depuis fin mai 2024, et plus récemment, le poste de président de juridiction, inoccupé depuis fin juillet 2024.
Des postes qui sont notamment attribués par le président de la République et/ou le garde des Sceaux, dont les réponses restent pour le moment en attente. Un mutisme étatique qui entrave grandement le bon fonctionnement d’une justice locale déjà à bout de souffle.
« La justice guyanaise a le droit d’avoir une justice équitable, avec des postes occupés de façon pérenne, au même titre que tous les justiciables de la République française. »
Un bateau sans capitaine
Face à ce « désintérêt » de l’État, le barreau de la Guyane « réclame sans délai la nomination de ces chefs de juridiction et directeurs de greffe.»
Avec un effectif restreint, le traitement des affaires courantes est lourdement retardé et se fait au ralenti, alors que la violence sur le territoire ne cesse d’augmenter.
« Naviguer sur un bateau sans capitaine pendant quelques jours, ça peut aller. Mais sur le long terme, c’est inconcevable », conclu à l’unanimité les membres du barreau de Guyane.
Jusqu’à présent, aucune nomination de postes n’a été annoncée ou suggérée.