Les sinistrés du Mont Baduel, qui étaient jusqu’ici relogés dans le gymnase du collège Paul Kapel, ont été délogés ce lundi.
« Donc aujourd’hui, il va falloir quitter le gymnase. C’était un relogement provisoire qui a duré pendant deux semaines, mais aujourd’hui, il va donc falloir que vous quittiez les lieux… », a annoncé ce matin un policier à l’aide d’un mégaphone. Ce lundi, les autorités ont procédé à l’évacuation des personnes réfugiées dans le gymnase du collège Paul Kapel.
À 13 h 30, ces dernières, désemparées, attendaient encore aux abords du gymnase dans l’espoir de récupérer leurs quelques effets personnels laissés à l’intérieur. « Je pense que je vais dormir sur le trottoir », confie l’un d’eux. « On nous a juste dit qu’il fallait quitter les lieux sans donner d’autre explication », ajoute un autre, en attente de régularisation.
De l’argent pour retourner en Haïti
Aucune alternative de relogement ne leur a été proposée, si ce n’est une offre de retour dans leur pays d’origine.
Un sinistré haïtien a reçu une offre de 1 200 euros pour retourner en Haïti, qu’il a refusée : « Je suis en règle et j’ai surtout quatre enfants scolarisés ici. Que vais-je faire avec ça, surtout quand on sait que la situation en Haïti est catastrophique ? »
Une information confirmée par la trésorière de l’association Réseau des Acteurs Haïtiens de Guyane : « Jeudi, l’OFII [l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration] a proposé entre 1 200 et 1 500 euros pour que les gens retournent volontairement en Haïti. Je trouve cela incohérent : d’un côté, on voit ce qui se passe à la SPADA pour la mise à l’abri via l’asile, et en même temps, on leur propose de l’argent pour retourner dans un pays où règne l’instabilité. »
Quid des femmes et des enfants ?
Des questions cruciales restent en suspens : combien de sinistrés en situation régulière sont relogés dans ces gymnases ? Des solutions de relogement pérennes seront-elles mises en place ? Que deviendront les femmes et les enfants après le 16 août ?
Les élus locaux, Gabriel Serville et Sandra Trochimara, ont tiré la sonnette d’alarme auprès du Président de la République concernant cette crise humanitaire.
La maire de Cayenne, qui a également adressé un courrier sur la situation de la SPADA, sera reçue ce mardi 13 août 2024 à Paris par Patrick Faure, directeur de cabinet du Président, au Palais de l’Élysée. Ces démarches visent à pousser les autorités à prendre des mesures immédiates pour résoudre cette situation critique.
Pour le moment, la préfecture ne s’est pas encore prononcée sur le sujet.