Ce mercredi 10 avril s’est tenu le premier jour du procès à la Cour d’assises pour le meurtre de Fabian Odang, L’homme alors âgé de 34 ans a été assassiné dans la nuit du 03 au 04 juillet 2017 à Remire-Montjoly.
Fabian Odang a été incarcéré le 14 mars 2016 jusqu’au 29 juin 2017 pour trafic de cocaïne. Quelques jours à peine après sa remise en liberté, il est retrouvé mort dans sa voiture, deux balles logées dans la tête, sur la route des plages.
Son ex-femme ainsi que deux autres personnes sont accusées d’assassinat et de complicité d’assassinat. Les deux individus sont toujours recherchés. Ils risquent 25 à 30 ans de réclusions criminelles.
C’est l’ex-femme qui a donné l’alerte en tambourinant à la porte de la seule habitation de l’autre côté de la route, en hurlant « Au secours ! ». L’homme qui résidait dans la maison a appelé les gendarmes. À l’arrivée des forces de l’ordre, la femme était à terre, présentant des griffures et ses vêtements étaient arrachés.
Mais alors, qui a signé le funeste destin de Fabian Odang ? L’hypothèse avancée par les enquêteurs pointe du doigt sa femme. En effet, depuis plusieurs mois, leur mariage bat de l’aile. Dans ce dossier, Fabian Odang rappelle régulièrement à ses proches son désir de divorcer. Une chose qui semble impensable pour sa femme, qui elle-même entretient une relation extraconjugale. Le scénario étudié à la cour : La femme de Fabian Odang aurait orchestré une mise en scène pour faire croire à un règlement de compte, en lien avec le passé de trafiquant de son mari.
Le plan aurait pu être parfait, mais les investigations des enquêteurs supposent une implication de la femme de Fabian Odang, ou de son amant, jaloux et hostile à la victime. Les deux ont par ailleurs eu une altercation verbale et physique, un mois avant la mort de F.Odang.
L’amant a cependant été mis or de cause par la justice.
Enfin, il est important d’ajouter deux protagonistes dans cette histoire : deux hommes, proche de la femme de F.Odang et de son amant, qui seraient les exécutants de l’assassinat. Un mandat de recherche est toujours actif.
La piste de l’automutilation
Après un rappel des faits, le procès d’assise a vu défiler experts et témoins devant les jurés. À la barre, le rapport d’autopsie, rédigé par un premier médecin légiste, a été présenté à la cour. C’est un second médecin qui a donné les conclusions. Avant même d’examiner les blessures de l’accusée et sans connaître le contenu du rapport, il a corroboré le cas d’automutilation.
En effet, aucune trace d’ADN d’une tierce personne n’a été retrouvée dans les ongles de l’ex-femme, écartant son hypothétique agression le soir des faits. Un énorme hématome était constaté sur son crâne après l’assassinat de son mari. Là aussi, l’expert légiste indique qu’elle aurait pu se l’infliger elle-même.
En voyant les photos de son ancienne belle fille, la mère de la victime l’a fustigée. Elle est cependant sortie de la pièce à la vue de la scène de crime, montrant son fils, mort, sur le siège conducteur du véhicule.
Deux autres témoins ont également été entendus. Le premier, le voisin direct de la scène de crime. Il a prévenu les gendarmes le soir des faits, mais réitère à la barre n’avoir pas entendu de coups de feu.
Le second, un ami du fils de l’accusé, vivait depuis plusieurs jours dans la maison familiale des Odang. Il a longuement été interrogé sur la vie quotidienne, avant les faits. Ce témoin décrit avec attention la relation qu’entretenait l’accusée avec un autre homme, et les tensions qui en découlaient.
Le procès se poursuit aujourd’hui. De nouveaux proches doivent être entendus, et des éléments complémentaires devraient éclairer les jurés sur ce dossier.
Co-écrit par Lucas Candessoussens et Julie Lehrmann.
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